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Théophile Gautier 1811 - 1872

«Si le dieu n'est qu'une idole, plaignons l'idole et non le dévot.»
Théophile Gautier, Extrait de La Presse, 20 novembre 1848.

Théophile Gautier, né Tarbes le 30août 1811, mort à Neuilly, est issu d'une famille de petite bourgeoisie avec laquelle il vint rapidement s'établir à Paris.
Parmi ses lieux de séjour, Paris l’emporte quantitativement; il voyagera cependant beaucoup à travers l’Europe, en Orient, en Afrique.
Sa vocation initiale et sa première profession sont la peinture. Ce sont des sensations de peintre qu’il conserva de ses voyages. Il pratique, sans s’y efforcer, par la seule pente de sa nature, cette «transposition d’art».
Mais, le 27juin 1829, il fait une rencontre décisive, celle de Victor Hugo, qui lui donne aussitôt le goût de la littérature. Fidèle à Hugo, Gautier assistera avec éclat et enthousiasme à la première de son drame Hernani, le 25 février 1830. Lors de cette soirée mouvementée, restée dans l'histoire littéraire sous le nom de «bataille d'Hernani», il se range du côté de la troupe romantique qui défendit Hugo contre les tenants du classicisme. Notons, pour la petite histoire, que le gilet rouge flamboyant qu'il arborait ce soir-là fit scandale et resta célèbre.

Gautier se déclara toujours fidèle aux choix esthétiques qu'il avait faits en 1830 et, d'une certaine manière, même si son œuvre évoluera vers une esthétique formaliste, il restera, en son âme, romantique jusqu'à la fin.
Vers la fin de l'année 1830, Gautier commence à participer aux rencontres du «petit cénacle», groupe d'artistes et d'écrivains qui se réunissent dans l'atelier du sculpteur Jehan Duseigneur. Là, il se lie d'amitié avec Nerval, Pétrus Borel, Alphonse Brot, Philotée O'Neddy et Joseph Bouchardy. Il mène à cette époque une joyeuse vie de bohème.
C'est le 4 mai 1831 que le Cabinet de lecture publia la Cafetière, son premier conte fantastique. Dès lors, son talent dans cette veine très en vogue ne cesse de s'affirmer avec des textes comme Arria Marcella (1852), le Roman de la momie (1858) ou Spirite (1866). Parallèlement à ses contes, Gautier publie de nombreux textes en prose, comme les Jeunes-France, romans goguenards (1883), recueil de nouvelles souvent parodiques ou encore le roman Mademoiselle de Maupin (1835), qu'il fait précéder d'une préface provocante et scandaleuse, où il affirme ses principes esthétiques.
En 1836, Gautier édite son premier article dans la Presse, le nouveau journal d'Émile de Girardin, pour lequel il travaille jusqu'en 1855, puis il se consacre au Moniteur universel jusqu'en 1868. Gautier écrivit alors quelque mille deux cents articles, tout en se plaignant du joug que lui impose la presse quotidienne. Le gagne-pain de ce gagne-petit épuise en lui la veine du poète. Il se console par le seul opium efficace: l’écriture.
Malgré ses difficultés matérielles, Théophile Gautier devint un poète presque officiel à la fin de sa carrière, sous l'Empire; en 1868, il fut nommé bibliothécaire de la princesse Mathilde.
À sa mort, survenue le 23 octobre 1872, Victor Hugo et Mallarmé témoignèrent de l'importance de cet écrivain par deux poèmes qui furent réunis sous le titre de Tombeau de Théophile Gautier (1873). Par ailleurs, en 1857, n'oublions pas que Baudelaire lui dédia ses Fleurs du mal.
L'image que l'on retient aujourd'hui de Gautier est celle d'un partisan presque fanatique de Victor Hugo et d'un romantique échevelé. Or, s'il est vrai que ses poèmes des années 1830 sont marqués par une thématique sombre, voire par un humour macabre qui caractérise, par exemple, le dialogue entre «la Trépassée et le Ver», dans «la Comédie de la mort» (1838), Gautier se distingue nettement des autres romantiques par son souci formaliste, qui annonce celui de Baudelaire et des Parnassiens.
Il n’est pas étonnant que le pays où est né Gautier, où il a vécu peu de temps, où il est retourné longtemps après, en 1859, soit un paysage fort et âpre, situé sur la route de l’Espagne: le chaud génie du Midi respire là, plus plastique que musical, avec une pointe espagnol qui percera dans les vers de «España» (1845), emplit de l’Espagne du sang, de la volupté et de la mort. Dans cette oeuvre, s’introduisent dans une apparente joie de vivre les sujets sombres et violents de Ribera, ou les tons verts, les blafardes pâleurs de Valdes Leal et ce réalisme de l’horreur qui semble se souvenir de Villon et annoncer Baudelaire.
Un professeur d’écriture, c’est ce que devient au milieu de sa vie et jusqu’à sa mort, celui qui écrira ce récit habilement transcrit de Scarron dans la manière du Roman comique: Le Capitaine Fracasse (1863), paru en feuilleton de 1861 à 1863. Situé dans la Gascogne du XVIIe siècle, ce roman est une parodie joyeuse du Roman comique: les péripéties rocambolesques, les personnages archétypiques et les paysages y forment un ensemble admirable de justesse et d'harmonie.
Aux années où Victor Hugo se met à l’octosyllabe et aux «Chansons des rues et des bois», où les étagères s’encombrent de bibelots et de chinoiseries, Théophile Gautier invente pour son propre compte ce que les Goncourt appelleront l’«écriture artiste». En effet, dans l'ensemble de l'oeuvre de Gautier, le sujet importe moins que les mots et le plaisir de raconter : davantage encore qu'un partisan de l'art pour l'art, il fut un esthète, privilégiant d'une manière provocatrice l'esthétique au détriment des autres fonctions de l'oeuvre, en particulier de ses fonctions morales. Cet esthétisme est le principal point commun entre ses poèmes, «Émaux et Camées» (1852), pièces d’anthologie et de joaillerie en accord avec la génération de Théodore de Banville, et ses grands romans.
Émaux et Camées, qui se situe à la croisée du romantisme et de la poésie parnasienne, illustre idéalement les principes esthétiques de Gautier et son exigence de perfection.
Gautier a été, comme Charles Nodier, de ceux qui ont infusé un sang jeune et dru à l’expression française. Il le doit, pour une part, à l’atelier de l’artiste, au vocabulaire technique de la critique d’art.
Parallèlement à son oeuvre de poète et de romancier, Gautier est aussi un témoin passionné de son époque comme en témoignent des oeuvres telles que Voyage en Espagne (1845), les Beaux-Arts en Europe (1855), recueil de critiques d'art, Voyage en Russie (1867) ou son Histoire du romantisme (posthume, 1874), laissée inachevée. Il consacra aussi un essai à la vie d'Honoré de Balzac (1859) et composa des livrets de ballets pour l'Opéra, notamment Gisèle (1841) et l'Anneau de Sacountâla (1858).
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Œuvres
Nouvelles

Les Jeunes-France, 1833
Sous la table
Onuphrius, ou les Vexations fantastiques d’un admirateur d’Hoffmann
Daniel Jovard, ou la Conversion d’un classique
Celle-ci et celle-là, ou la Jeune-France passionnée
Élias Wildmanstadius, ou l’Homme moyen-âge
Le Bol de punch
Appendice
Omphale, histoire rococo, 1834
La Morte amoureuse, 1836
La Pipe d’opium, 1838
Une nuit de Cléopâtre, 1838
La Toison d’or, 1839
Le Chevalier double, 1840
Le Pied de momie, 1840
La Mille et deuxième Nuit, 1842
Le Roi Candaule, 1844
Arria Marcella, souvenir de Pompeï, 1852
Avatar, 1856
Jettatura, 1856
La Cafetière, conte fantastique, 1831
Deux Acteurs pour un rôle, conte, 1841
Une visite nocturne, 1843

Articles de presse

Les Contes d’Hoffmann, 1836
La Divine Épopée, de M. Soumet, 1841
Revue littéraire. - Poésies nouvelles, 1841
Revue des Arts, 1841
Espagne, poésie, 1841
L'Horloge, Consolation, Sérénade, le roi solitaire,
Une journée à Londres, 1842
Malaga, le cirque et le théâtre, 1842
Andalousie.- Cordoue, Séville, 1842
El barco de vapor, 1843
Paul Scarron, 1844

Le Club des hachichins, 1846
Les Rubens de la cathédrale d'Anvers

Poésies

Premières Poésies, 1830 à 1832
Albertus, 1832 en PDF
albertus en texte
La Comédie de la Mort, 1838 poèmes
La Comédie de la Mort, 1838
España, 1845
Aux mânes de l’Empereur, 1869
Une douzaine de sonnets, 1869 en PDF
Émaux et Camées, 1852 à 1872 en PDF
Poésies nouvelles et inédites, 1831 à 1872
Poésies libertines
Le maître de chausson

Romans en PDF

Mademoiselle de Maupin, 1834 à 1836
Militona, 1847
Le Roman de la momie, 1857
Le Capitaine Fracasse, 1863
Spirite, 1865
La Toison d'Or
Le club des Hachichiens
Oeuvre fantastique II romans
oeuvre fantastique 1 nouvelle

Théâtre

Sacountala

Études


Le Panthéon, peintures murales, 1848
De la mode, 1858
Rapport sur les progrès de la poésie, 1868
Le maître de chausson

Voyages et mémoires

Caprices et Zigzags, 1852 en PDF
Ménagerie intime, 1869