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Emile Zola / 1840 - 1902
Émile Zola se présenta dix-neuf fois à l'Académie Française, sa candidature étant toujours refusée.
Je ne suis de l'école du rien, ni dans le roman, ni dans le drame;
je suis au contraire pour la passion, pour ce qui agit et ce qui émeut "
Emile Zola

Confidence autobiographique
d'un jeune homme de 20 ans
«J'arrivais au monde, le sourire sur les lèvres et l'amour dans le coeur. Je tendais la main à la foule, ignorant le mal, me sentant digne d'aimer et d'être aimé; je cherchais partout des amis. Sans orgueil comme sans humilité, je m'adressais à tous, ne voyant passer autour de moi ni supérieur ni inférieur. Dérision! on me jeta à la figure des sarcasmes, des mépris: j'entendis autour de moi murmurer des surnoms odieux, je vis la foule s'éloigner et me montrer au doigt (3). Je pliai la tête quelque temps, me demandant quel crime j'avais pu commettre, moi si jeune, moi dont l'âme était si aimante. Mais lorsque je connus mieux le monde, lorsque j'eus jeté un regard plus posé sur mes calomniateurs, lorsque j'eus vu à quelle lie j'avais affaire, vive Dieu! je relevai le front et une immense fierté me vint au coeur. Je me reconnus grand à côté des nains qui s'agitaient autour de moi: je vis combien mesquines étaient leurs idées, combien sot était leur personnage: et, frémissant d'aise, je pris pour dieux l'orgueil et le mépris. Moi qui aurais pu me disculper, je ne voulus pas descendre jusque-là: je conçus un autre projet: les écraser sous ma supériorité et les faire ronger par ce serpent qu'on nomme l'envie. Je m'adressai à la poésie, cette divine consolation: et si Dieu me garde un nom, c'est avec volupté que je leur jetterai à mon tour ce nom à la face comme un sublime démenti de leurs sots mépris.»
Zola,Lettre à Paul Cézanne, 25 juin 1860.

La réception de l'oeuvre de Zola a toujours été marquée par un divorce : accueil populaire chaleureux; réticences, voire mépris, de la part des lecteurs bourgeois, mais surtout de la critique et des intellectuels.
Malgré le renouveau des études zoliennes, qui, depuis 1952, ne cessent de montrer l'intérêt et les multiples faces de son oeuvre, Zola souffre toujours, dans certains milieux, d'ostracisme. Ses romans, cependant, rencontèrent, à partir de l'Assommoir, un succès tout à fait exceptionnel, qui n'était pas seulement de scandale. Leurs lecteurs ne furent pas que des bourgeois ou des petits-bourgeois.
Une enquête faite aux Archives nationales montre qu'en son temps Zola est absent des bibliothèques officielles populaires, des envois de livres faits par le ministère de l'Instruction publique, des bibliothèques populaires publiés par ce ministère à l'occasion de l'Exposition universelle de Paris en 1899; mais on le trouve dans les bibliothèques d'associations ouvrières, de sociétés de lecture, de bourses du travail et dans de nombreuses bibliothèques municipales,selon des critères évidents de répartition géographique et sociologique.
Certains romans, comme Germinal, furent repris en feuilleton dans des journaux socialistes, mais Zola ne fut pas un de leurs auteurs préférés. La presse socialiste, à cause de la formation de ses dirigeants, préfèrait les feuilletons d'auteurs contre lesquels Zola s'élevait.

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L'Assommoir" au Théâtre
Pot-Bouille" au Théâtre (1881).
Préfaces diverses à des livres oubliés.
Trois Lettres parisiennes de La Cloche (1872).
Eloges d'écrivains, discours prononcés aux obsèques de Gonzalès, Cladel, Maupassant, Houssaye, Goncourt, Daudet, Alexis (1891-1901).
Lettre à la France
Lettre à la jeunesse, (Paris : E. Fasquelle, 1897)
EmiLE Zola par Guy de Maupassant
Texte intégral de la lettre d'Émile Zola à Félix Faure, Président de la République, le 13 janvier 1898
Le roman expérimental
La Conquete De Plassans
L'Argent
Nouveaux Contes à Ninon en PDF
Le naturalisme au theatre: les theories et les exemples en PDF
Thérèse Raquin (1867) oeuvre de jeunesse
Le Capitaine Burle (1882)
La Débâcle (1892)en PDF
Le Docteur Pascal (1893)
La Terre (1887) en PDF
La Joie de vivre (1884)
L’Assommoir (1876)
Pot-Bouille (1882)
Une page d’amour (1878 en PDF
Le Ventre de Paris (1873

Les trois villes
1. Lourdes.en PDF
2. Rome. en PDF
3. Paris. en PDF


Les quatre évangiles (inachevé)
1. Fécondité en PDF.
2. Travail en PDF
3. Vérité.
en PDF

Oeuvres de jeunesse

La confession de Claude.
Le voeu d'une morte en PDF .
Les mystères de Marseille en PDF.
Madeleine Férat. en PDF

Contes et nouvelles
Naïs Micoulin et autres nouvelles. en PDF
L'inondation et autres nouvelles. en PDF
Contes à Ninon.

Biographie

Œuvres critiques
Le Roman expérimental (1880)
Le Naturalisme au théâtre (1881)

ZOLA LE REPUBLICAIN INCOMMODE
par Henri MITTERAND
La rédemption de la « race ouvrière » vue par Emile Zola
Les Soirées de Médan en PDF
1908 Zola au Panthéon
>>> l'éloge funèbre d'Émile Zola par Anatole France

Zola, une vie
Les Personnages des Rougon-Macquart POUR SERVIR À LA LECTURE ET À L'ÉTUDE DE L'ŒUVRE Biographie

L'affaire Dreyfus

Le crépuscule était venu. Une clarté louche flottait au-dessus de la nappe limoneuse.
Le ciel pâle avait l'air d'un drap blanc jeté sur la terre. Au loin, des fumées traînaient.
Tout se brouillait, c'était une fin de jour épouvantée s'éteignant dans une nuit de mort.
Et pas un bruit humain, rien que le ronflement de cette mer élargie à l'infini,
rien que les beuglements et les hennissements des bêtes !
- Mon Dieu! mon Dieu ! répétaient à demi voix les femmes,
comme si elles avaient craint de parler tout haut.
Un craquement terrible leur coupa la parole.
Les bêtes furieuses venaient d'enfoncer les portes des étables.
Elles passèrent dans les flots jaunes, roulées, emportées par le courant.
Les moutons étaient charriés comme des feuilles mortes, en bandes, tournoyant au milieu des remous.
Les vaches et les chevaux luttaient, marchaient, puis perdaient pied.
Notre grand cheval gris surtout ne voulait pas mourir; il se cabrait, tendait le cou,
soufflait avec un bruit de forge ; mais les eaux acharnées le prirent à la croupe,
et nous le vîmes abattu, s'abandonner. Alors, nous poussâmes nos premiers cris.
Cela nous vint à la gorge, malgré nous. Nous avions besoin de crier. Les mains tendues
vers toutes ces chères bêtes qui s'en allaient, nous nous lamentions,
sans nous entendre les uns les autres, jetant au-dehors les pleurs
et les sanglots que nous avions contenus jusque-là.
Ah ! c'était bien la ruine les récoltes perdues, le bétail noyé, la fortune changée
en quelques heures ! Dieu n'était pas juste nous ne lui avions rien fait, et il nous reprenait tout.
Je montrai le poing à l'horizon. Je parlai de notre promenade de l'après-midi, de ces prairies, de ces blés,
de ces vignes, que nous avions trouvés si pleins de promesses. Tout cela mentait donc ? Le bonheur mentait.
Le soleil mentait, quand il se couchait si doux et si calme, au milieu de la grande sérénité du soir.
L'Inondation, 1882.