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Thérèse Raquin est le troisième roman d'Émile Zola publié en 1867. Ce premier livre fait connaître l'écrivain du public littéraire parisien. Déjà on distingue des caractéristiques du naturalisme que Zola développera avec succès plus tard dans son cycle sur la famille des Rougon-Macquart. Zola en tirera lui-même une pièce de théâtre en 1873.


Personnage éponyme, Thérèse Raquin tire son nom de deux étymologies :

Thérèse : en grec "qui sème"
Raquin : dérivé de raquer (argot), qui veut dire payer
Thérèse Raquin veut donc dire : "qui sème paye", donc cela peut se rapprocher du proverbe français "qui sème le vent récolte la tempête". Thérèse paiera pour le crime qu'elle a commis

Résumé
Thérèse Raquin est la fille d'une Algérienne et d'un capitaine français, Degans, posté en Algérie. À la mort de sa mère, Thérèse a deux ans ; son père la confie à sa sœur, Madame Raquin, qui habite en métropole. Elle a un fils, Camille, de santé fragile. Thérèse partage l'enfance et l'adolescence de Camille. Lorsque Thérèse a 21 ans, Madame Raquin marie les deux cousins. Camille souhaite aller vivre à Paris et travailler dans une grande administration. Madame Raquin trouve une boutique et un appartement passage du Pont Neuf. Les femmes y ouvrent une mercerie tandis que Camille trouve un emploi dans l'administration du chemin de fer d'Orléans. Pour Thérèse commencent trois années de vie monotone, ponctuées tous les jeudis soir par la visite des mêmes invités : le vieux Michaud, commissaire de police retraité et ami de Madame Raquin, son fils Olivier, également dans la police, sa femme Suzanne et Grivet, collègue de Camille : on prend le thé en jouant aux dominos. Thérèse déteste ces soirées.

Un soir, Camille amène un nouvel invité, Laurent, qui s'est résigné à travailler dans les chemins de fer après avoir vainement essayé de vivre de sa peinture. Les deux hommes se sont connus quand ils étaient enfants puis se sont brouillés. Un jour, Laurent propose à la famille de faire le portait de Camille, ce qui enchanta ce dernier et la vieille mercière.

Pendant qu'il peint, Thérèse ne le quitte pas des yeux. Laurent décidera de devenir l'amant de Thérèse et de l'embrasser à la première occasion. Quelques jours plus tard, il finit le portrait qui est terne et peu flatteur mais dont Camille est ravi. Seul dans la chambre avec Thérèse, Laurent l'embrasse. Au bout d'un instant, la jeune femme cède.

Pendant huit mois, les deux amants trouvent des prétextes pour se retrouver dans la chambre de Thérèse. Mais le patron de Laurent finit par lui interdire toute sortie et Thérèse doit trouver une excuse pour aller un soir voir son amant. Elle lui propose de se débarrasser de Camille. Trois semaines plus tard, Michaud fait devant eux le récit d'un meurtre qui n'a pu être élucidé. L'occasion se présente un mois plus tard, alors que Laurent, Thérèse et Camille se promènent à Saint-Ouen. Laurent propose un tour en barque et prévient Thérèse qu'il va passer à l'acte. Quand ils arrivent au milieu de la Seine et que personne ne peut les voir, Laurent étrangle Camille ; celui-ci se débat, mordant Laurent au cou, avant de succomber ; le meurtrier le jette alors par-dessus bord, fait chavirer la barque et appelle à l'aide. Des canotiers viennent à leur secours. Tout le monde croit à l'accident. Madame Raquin est extrêmement choquée par la disparition de Camille. Laurent, travaillé par l'inquiétude, hante la morgue jusqu'au moment où la vue du corps boursouflé de Camille le convainc qu'il est bel et bien mort.

Laurent retourne très souvent le soir à la boutique pour s'occuper des deux femmes. Les soirées du jeudi reprennent. Durant un an et demi, l'inquiétude de Laurent grandit. Il croit voir le spectre de Camille et la morsure qu'il a au cou ne disparaît pas. Thérèse, elle, a des insomnies. Michaud pense que la jeune femme aurait besoin d'un mari et que Laurent serait l'homme idéal. Celui-ci fait semblant de se laisser convaincre. La nuit de leurs noces, Laurent et Thérèse ne peuvent pas dormir. Ils imaginent que le fantôme de Camille est dans leur chambre. La situation se reproduit toutes les nuits. Laurent croit même que le mort est « entré » dans le chat. À chaque fois qu'ils veulent se reposer, le cadavre de Camille vient les hanter.

Quatre mois plus tard, Laurent quitte son travail pour se remettre à la peinture mais il remarque après la visite de son ancien collègue d'atelier que tout les portraits ont des points commun et se ressemble tous. Lorsqu'il prend un moment pour observer les toiles, il se rend compte qu'ils ressemble tous à ce malheureux Camille et arrêtera donc de peindre une fois de plus.

Madame Raquin devient paralysée et muette. Un soir, pendant une crise de nerfs, Laurent et Thérèse dévoilent peu à peu le secret du meurtre devant la femme immobile. Madame Raquin tente de dévoiler la vérité aux invités du jeudi, mais ils ne comprennent pas ce qu'elle veut leur dire. La vie de Thérèse et de Laurent devient un enfer : leurs nerfs se détraquent, toutes leurs disputes finissent par des coups. Battre Thérèse soulage Laurent, et il déteste particulièrement le chat qu'il tue au grand désespoir de Madame Raquin.

Au bout de six mois de mariage, Laurent et Thérèse en viennent à rêver de meurtre. Laurent vole du poison, Thérèse cache un couteau. Quand ils découvrent mutuellement leurs intentions, ils se suicident en partageant le même verre de poison sous les yeux de Madame Raquin qui savoure cette vengeance, toujours immobile aux côtés de ces jeunes amants.


Réception
Le roman est éreinté par une partie de la critique, notamment par Louis Ulbach, qui publie dans Le Figaro un violent article intitulé La Littérature putride. D'autres critiques accusent Zola de pornographie, ce dont il se justifie dans la préface de la seconde édition[1].


Commentaire
Dans Thérèse Raquin, j'ai voulu étudier des tempéraments et non des caractères. Là est le livre entier. J'ai choisi des personnages souverainement dominés par leurs nerfs et leur sang, dépourvus de libre arbitre, entraînés à chaque acte de leur vie par les fatalités de leur chair. Thérèse et Laurent sont des brutes humaines, rien de plus[1].

Tempérament nerveux[1], mariée à un homme maladif, Thérèse ne peut satisfaire les désirs que lui dictent sa nature. La rencontre avec Laurent, tempérament sanguin[1], devait inévitablement la pousser à cette passion criminelle qui se termine en tragédie. Zola, tel un naturaliste rendant compte d'une expérience de laboratoire, ne fait que noter avec précision les étapes de la métamorphose de Thérèse et de Laurent au contact l'un de l'autre[1].

Zola peint dans ce roman le Paris de cette époque et surtout la vie, les sentiments de Thérèse Raquin, sa passion, ses tourments. La description d'un dépôt mortuaire est un document traumatisant du naturalisme. Plus que tout, « Thérèse Raquin » se veut une analyse des effets de la confrontation entre des personnages de caractère différent. Zola réussit avec brio à illustrer les effets du déterminisme appliqués à la psychologie, particulièrement en ce qui concerne Thérèse et Laurent.


Personnages principaux
Thérèse Raquin, fille d'un capitaine français, Degans et d'une mère algérienne
Camille Raquin, fils de madame Raquin et mari de Thérèse
Madame Raquin, mère de Camille et tante de Thérèse
Laurent, ami d'enfance de Camille et amant de Thérèse

Adaptations cinématographiques
Thérèse Raquin, réalisé par Jacques Feyder, sorti en 1928.
Thérèse Raquin, réalisé par Marcel Carné, avec Simone Signoret, Raf Vallone et Jacques Duby, sorti en 1953.


Thérèse Raquin
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Thérèse Raquin
Émile Zola
1867