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Le Docteur Pascal
1893

Le Docteur Pascal est un roman d’Émile Zola publié en 1893, le vingtième et dernier volume de la série des Rougon-Macquart. L’intrigue se déroule entre 1872 et 1874, autrement dit après la chute du Second Empire, période qui constituait le cadre historique de l’ensemble de l’œuvre. En fait, il s’agit ici de donner une conclusion à l’histoire de la famille, et de développer les théories sur l’hérédité que Zola a empruntées au docteur Prosper Lucas.

L’histoire
Fils de Pierre Rougon et de Félicité Puech, Pascal Rougon a cinquante-neuf ans quand commence le récit. Il vit à Plassans, dans une propriété appelée la Souleiade, où il poursuit depuis trente ans un travail sur l’hérédité comprenant comme champ d’étude sa propre famille. Il a notamment accumulé sur chaque membre des Rougon-Macquart des dossiers que sa mère aimerait détruire, car ils pourraient compromettre la postérité de la famille… Elle a réussi à convaincre Martine, la servante de Pascal, et Clotilde, la nièce que Pascal héberge depuis qu’elle a sept ans, de l’aider dans ce projet de destruction, en misant sur leur dévotion et leur souci de sauver l’âme de leur maître. Cependant, Pascal réussit, au prix d’une surveillance de tous les instants, à empêcher l’accès à l’armoire qui contient les fameux documents. La première partie du livre est le récit de cette lutte acharnée entre Pascal, qui représente la culture et le progrès scientifique, et les trois femmes, qui symbolisent l’obscurantisme, pour mettre la main sur les documents. Une scène marquante est celle de la nuit où Clotilde, profitant du sommeil de son oncle, dérobe la clef et ouvre l’armoire. Pascal parvient à l’empêcher à temps de détruire ses documents et décide alors de lui révéler la terrible généalogie de leur famille : la plupart des membres sont en effet frappés par une destinée tragique.

Peu après, Pascal, épuisé par cette lutte incessante à l’intérieur de son foyer, tombe gravement malade. Il se persuade alors qu’il est rattrapé par son hérédité et se croit au plus mal. Il est soigné par Clotilde, qui se détourne peu à peu de la religion pour prendre le parti de son oncle. Pascal est finalement guéri et se rend compte de la passion violente qu’il éprouve pour sa nièce. Il tente de la conjurer en cherchant à faire épouser Clotilde par un confrère médecin. Mais celle-ci décline l’offre de mariage et déclare son amour à Pascal. La nuit de cette annonce, Pascal déflore sa nièce. La second partie du roman est l’histoire de cet amour incestueux, marqué par un bonheur absolu mais aussi par la douleur de la séparation. Un an après le début de leur relation, Pascal est en effet victime de la faillite frauduleuse de son notaire. Acculé progressivement à la plus grande pauvreté, Pascal doit se résoudre, déchiré, à se séparer de Clotilde. Il y est poussé en particulier par sa mère, soucieuse du scandale grandissant et pensant resserrer ainsi son étau autour de Pascal et de ses documents. Pascal envoie donc Clotilde à Paris, où elle doit soigner son frère Maxime, atteint d’ataxie. Resté seul avec la servante, Pascal, rongé par le chagrin, meurt deux mois plus tard d’une sclérose du cœur. Avant de mourir et alors qu’il vient d’apprendre que Clotilde porte un enfant de lui, il appelle celle-ci à son chevet mais elle arrive deux heures après sa mort. Surtout, elle ne peut empêcher la destruction des documents du docteur, brûlés par Félicité et Martine. Seul l’arbre généalogique établi par celui-ci échappe à l’autodafé (arbre publié par Zola en annexe au roman).

Le roman se termine par la naissance de l’enfant et par un hymne à la vie : « Et, dans le tiède silence, dans la paix solitaire de la salle de travail, Clotilde souriait à l’enfant qui tétait toujours, son petit bras en l’air, tout droit, dressé comme un drapeau d’appel à la vie. » Cette conclusion marque le détournement progressif de Pascal et de l’auteur d’une foi infaillible dans les progrès de la science vers l’acceptation par l’homme du mouvement de la vie et de la nature toutes puissantes.


La science au centre du récit

Si certaines des thèses scientifiques développées par l’auteur paraissent aujourd’hui datées, voire farfelues (les piqures de substances organiques comme instrument de guérison prônées par le docteur, le phénomène de combustion spontanée auquel succombe l’oncle Macquart), le docteur Pascal – et à travers lui Zola – a l’intuition de principes aujourd’hui largement reconnus : en particulier, bien sûr, le rôle de l’hérédité dans la constitution de l’individu, rôle essentiel mais non déterminant aux yeux de Zola. Il y a aussi l’éloge de la méthode scientifique, faite de rigueur et d’humilité, par contraste avec les prétentions de la religion.

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