Victor Hugo

1802 - 1885

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«Quoi que fassent ceux qui règnent chez eux par la violence et hors de chez eux par la menace,
quoi que fassent ceux qui se croient les maîtres des peuples et qui ne sont que les tyrans des consciences,
l'homme qui lutte pour la justice et la vérité trouvera toujours le moyen d'accomplir son devoir tout entier.»
Préface aux Châtiments, 1853.

«Sonnez, sonnez toujours, clairons de la pensée.»
Châtiments, VII, 1.

Préface
La Porcia de Shakespeare parle quelque part de cette musique que tout homme à en soi. - Malheur, dit-elle, à qui ne l'entend pas! - Cette musique, la nature aussi l'a en elle. Si le livre qu'on va lire est quelque chose, il est l'écho, bien confus et bien affaibli sans doute, mais fidèle, l'auteur le croit, de ce chant qui répond en nous au chant que nous entendons hors de nous.

Au reste, cet écho intime et secret étant, aux yeux de l'auteur, la poésie même, ce volume, avec quelques nuances nouvelles peut-être et les développements que le temps a amenés, ne fait que continuer ceux qui l'ont précédé. Ce qu'il contient, les autre le contenaient; à cette différence près que dans les Orientales, par exemple, la fleur serait plus épanouie, dans les Voix intérieures, la goutte de rosée ou de pluie serait plus cachée. La poésie, en supposant que ce soit ici le lieu de prononcer un si grand mot, la poésie est comme Dieu: une et inépuisable.

Si l'homme a sa voix, si la nature a la sienne, les événement ont aussi la leur. L'auteur a toujours pensé que la mission du poète était de fondre dans un même groupe de chants cette triple parole qui renferme un triple enseignement, car la première s'adresse plus particulièrement au coeur, la seconde à l'âme, la troisième à l'esprit. Tres radios.

Et puis, dans l'époque où nous vivons, tout l'homme ne se retrouve-t-il pas là? N'est-il pas entièrement compris sous ce triple aspect de notre vie: Le foyer, le champ, la rue? Le foyer, qui est notre coeur même; le champ, où la nature nous parle; la rue, ou tempête, à travers les coups de fouet des partis, cet embarras de charrettes qu'on appelle les événements politiques.

Et, disons-le en passant, dans cette mêlée d'hommes, de doctrines et d'intérêts qui se ruent si violemment tous les jours sur chacune des oeuvres qu'il est donné à ce siècle de faire, le poète a une fonction sérieuse. Sans parler même ici de son influence civilisatrice, c'est à lui qu'il appartient d'élever, lorsqu'ils le méritent, les événements politiques à la dignité d'événements historiques. Il faut, pour cela, qu'il jette sur ses contemporains ce tranquille regard que l'histoire jette sur le passé; il faut que, sans se laisser tromper aux illusions d'optique, aux mirages menteurs, aux voisinages momentanés, il mette dès à présent tout en perspective, diminuant ceci, grandissant cela. Il faut qu'il ne trempe dans aucune voie de fait. Il faut qu'il sache se maintenir, au-dessus du tumulte, inébranlable, austère et bienveillant; indulgent quelquefois, chose difficile, impartial toujours, chose plus difficile encore; qu'il ait dans le coeur cette sympathique intelligence des révolutions qui implique le dédain de l'émeute, ce grave respect du peuple qui s'allie au mépris de la foule; que son esprit ne concède rien aux petites colères ni petites vanités; que son éloge comme son blâme prenne souvent à rebours, tantôt l'esprit de cour, tantôt l'esprit de faction. Il faut qu'il puisse saluer le drapeau tricolore sans insulter les fleur de lys; il faut qu'il puisse dans le même livre, presque à la même page, flétrir "l'homme qui a vendu une femme" et louer un noble jeune prince pour une bonne action bien faite, glorifier la haute idée sculptée sur l'arc de l'Etoile et consoler la triste pensée enfermée dans la tombe de Charles X. Il faut qu'il soit attentif à tout, sincère en tout, désintéressé sur tout, et que, nous l'avons déjà dit ailleurs, il ne dépende de rien, pas même de ses propres ressentiments, pas même de ses griefs personnels; sachant être, dans l'occasion, tout à la fois irrité comme homme et calme comme poète. Il faut enfin que, dans ces temps livrés à la lutte furieuse des opinions, au milieu des attractions violentes que sa raison devra subir sans dévier, il ait sans cesse présent à l'esprit ce but sévère: être de tous les partis par leur côté généreux, n'être d'aucun par leur côté mauvais.

La puissance du poète est faite d'indépendance.

L'auteur, on le voit, ne se dissimule aucune des conditions rigoureuses de la mission qu'il s'est imposée, en attendant qu'un meilleur vienne. Le résultat de l'art ainsi compris, c'est l'adoucissement des esprits et des moeurs, c'est la civilisation même. Ce résultat, quoique l'auteur de ce livre soit bien peu de chose pour une fonction si haute, il continuera d'y tendre par toutes les voie ouvertes à sa pensée, par le théâtre comme par le livre, par le roman comme par le drame, par l'histoire comme par la poésie. Il tâche, il essaie, il entreprend. Voilà tout. Bien des sympathies, nobles et intelligentes, l'appuient. S'il réussit, c'est à elles et non à lui que sera dû le succès.

Quant à la dédicace placée en tête de ce volume, l'auteur, surtout après les ligne qui précèdent, pense n'avoir pas besoin de dire combien est calme et religieux le sentiment qui l'a dictée. On le comprendra, en présence de ces deux monuments, le trophée de l'Etoile, le tombeau de son père, l'un national, l'autre domestique, tous deux sacrés, il ne pouvait y avoir place dans son âme que pour une pensée grave, paisible et sereine. Il signale une omission, et, en attendant qu'elle soit réparée où elle doit l'être, il la répare ici autant qu'il est en lui. Il donne à son père cette pauvre feuille de papier, tout ce qu'il a, en regrettant de n'avoir pas de granit. Il agit comme tout autre agirait dans la même situation. C'est donc tout simplement un devoir qu'il accomplit, rien de plus, rien de moins, et qu'il accomplit comme s'accomplissent les devoirs, sans bruit, sans colère, sans étonnement. Personne ne s'étonnera non plus de le voir faire ce qu'il fait. Après tout, la France peut bien, sans trop de souci, laisser tomber une feuille de son épaisse et glorieuse couronne; cette feuille, un fils doit la ramasser. Une nation est grande, une famille petite; ce qui n'est rien pour l'une est tout pour l'autre. La France a le droit d'oublier, la famille a le droit de se souvenir.

24 juin 1837. Paris.

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Les Voix intérieures

Ce siècle est grand et fort
Sunt lacrimae rerum
Quelle est la fin de tout?
A l'Arc de triomphe
Dieu est toujours là
Oh! vivons! disent-ils dans leur enivrement
A Virgile
Venez que je vous parle, ô jeune enchanteresse
Pendant que la fenêtre était ouverte
A Albert Dürer
Puisqu'ici-bas toute âme
A Ol.
Jeune homme, ce méchant fait une lâche guerre
Avril
La Vache
Passé
Soirée en mer
Dans Virgile parfois...
A un riche
Regardez: les enfants se sont assis en rond
Dans ce jardin antique
A des oiseaux envolés
A quoi je songe - hélas!...
Une nuit qu'on entendait la mer sans la voir
Tentanda via est
Jeune fille, l'amour...
Après une lecture de Dante
Pensar, dudar
A Eugène Vicomte H.
A Olympio
La tombe dit à la rose
O muse, contiens-toi!

Les Châtiments
livre 1 début du livre

Au moment de rentrer en France (31 août 1870)
Nox
Livre I - La société est sauvée
France! à l'heure où tu te prosternes
Toulon
Approchez-vous; ceci, c'est le tas des dévots
Aux morts du 4 décembre
Cette nuit-là
Le Te Deum du 1er janvier 1852
Ad majorem dei gloriam
A un martyr
L'art et le peuple
Chanson
Oh! je sais qu'ils feront des mensonges sans nombre
Carte d'Europe
Chanson
C'est la nuit; la nuit noire...
Confrontations

Livre 2 & 3 - L'ordre est rétabli

Idylles
Au peuple
Souvenir de la nuit du 4
O soleil, ô face divine
Puisque le juste est dans l'abîme
L'autre président
A l'obéissance passive

Livre 3 - La famille est restaurée
Apothéose
L'homme a ri

Fable ou histoire
Ainsi les plus abjects...
Querelles du sérail
Orientale
Un bon bourgeois dans sa maison
Splendeurs
Joyeuse vie
L'empereur s'amuse
Sentiers où l'herbe se balance
O Robert, un conseil...
L'histoire a pour égout...
A propos de la loi Faider
Le bord de la mer
Non

Les Châtiments livre 4 et 5

Livre 4 - La religion est glorifiée
Sacer esto
Ce que le poète se disait en 1848
Les commissions mixtes
A des journalistes de robe courte
Quelqu'un
Écrit le 17 juillet 1851
Un autre
Déjà nommé
Ceux qui vivent, ce sont...
Aube
Vicomte de Foucault...
A quatre prisonniers
On loge à la nuit

Livre 5 - L'autorité est sacrée
Le sacre
Chanson
Le manteau impérial
Tout s'en va
O drapeau de Wagram!
On est Tibère, on est Judas...
Les grands corps de l'État
Le progrès calme et fort...
Le chant de ceux qui s'en vont sur mer
A un qui veut se détacher
Pauline Roland
Le plus haut attentat...
L'expiation

Livre 6 - La stabilité est assurée
Napoléon III
Les Martyres
Hymne des transportés
Chanson
Eblouissement
A ceux qui dorment
Luna
Aux femmes
Au peuple
Apportez vos chaudrons...
Le Parti du crime
On dit : -Soyez prudents...
A Juvénal
Floréal
Stella
Les Trois Chevaux
Applaudissement


Livre 7 - Les sauveurs se sauveront

Sonnez, sonnez toujours...
La Reculade
Le Chasseur noir
L'Égout de Rome
C'était en juin...
Chanson
Patria
La Caravane
Cette nuit, il pleuvait...
Ce serait une erreur...
Quand l'eunuque régnait à côté du césar
Paroles d'un conservateur
Force des choses
Chanson
Il est des jours ajects...
Saint-Arnaud
Ultima verba
Lux
La Fin

Victor Hugo raconté
par un témoin de sa vie

Voyage en Italie
Les Feuillantines
L'arrestation de Lahorie
Napoléon entrevu
Avila

citations de Victor Hugo
Biographie
Liste des oeuvres de Victor Hugo : liens

chronologie
ödes et ballades Préface
Chant du Crépuscule Préface
Les feuilles d'automne Préface
Voix intérieures Préface
Les rayons et les ombres Préface'
Les contemplations Préface

 

Le dernier jour d'un condamné

Les contemplations ( dossier en RTF )

Les contemplations

Un jour je vis, debout au bord des flots mouvants

Livre I - Aurore

A ma fille
Le poëte s'en va dans les champs; il admire
Mes deux filles
Le firmament est plein de la vaste clarté
A André Chénier
La vie aux champs
Réponse à un acte d'accusation
Suite
Le poème éploré se lamente; le drame
A Madame D. G. de G.
Lise
Vere Novo
A propos d'Horace
A Granville, en 1836
La Coccinelle
Vers 1820
A M. Froment Meurice
Les Oiseaux
Vieille chanson du jeune temps
A un poëte aveugle
Elle était déchaussée, elle était décoiffée
La Fête chez Thérèse
L'Enfance
Heureux l'homme, occupé de l'éternel destin
Unité
Quelques mots à un autre
Oui, je suis le rêveur; je suis le camarade
Il faut que le poëte, épris d'ombre et d'azur
Halte en marchant

Livre II - L'Âme en fleur

Premier Mai
Mes vers fuiraient, doux et frêles
Le Rouet d'Omphale
Chanson
Hier au soir
Lettre
Nous allions au verger cueillir des bigarreaux
Tu peux, comme il te plaît, ma faire jeune ou vieux
En écoutant les oiseaux
Mon bras pressait la taille frêle
Les femmes sont sur la terre
Églogue
Viens -- une flûte invisible
Billet du matin
Paroles dans l'ombre
L'hirondelle au printemps cherche les vieilles tours
Sous les arbres
Je sais bien qu'il est d'usage
N'envions rien
Il fait froid
Il lui disait: «Vois-tu, si tous deux nous pouvions
Aimons toujours! aimons encore!
Après l'hiver
Que le sort, quel qu'il soit, vous trouve toujours grande!
Je respire où tu palpites
Crépuscule
La Nichée sous le portail
Un soir que je regardais le ciel

Livre III - Les luttes et les rêves

Écrit sur un exemplaire de la Divina Commedia
Melancholia
Saturne
Écrit au bas d'un crucifix
Quia pulvis es
La Source
La Statue
Je lisais. Que lisais-je? Oh! le vieux livre austère
Jeune fille, la grâce emplit tes dix-sept ans
Amour
Les femmes sont sur la terre
Explication
La Chouette
A la mère de l'enfant mort
Épitaphe
Le Maître d'études
Chose vue un jour de printemps
Intérieur
Baraques de la Foire
Insomnie
Écrit sur la plinthe d'un bas-relief antique
La clarté du dehors ne distrait pas mon âme
Le Revenant
Aux Arbres
L'enfant voyant l'aïeule à filer occupée
Joies du soir
J'aime l'araignée et j'aime l'ortie
Le Poète
La Nature
Magnitudo Parvi

Livre IV - Pauca meae

Pure innocence! Vertu sainte!
15 Février 1843
Trois ans après
Oh! je fus comme fou dans le premier moment
Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin
Quand nous habitions tous ensemble
Elle était pâle, et pourtant rose
A qui donc sommes-nous?
O souvenirs! printemps! aurore!
Pendant que le marin, qui calcule et qui doute
On vit, on parle
A quoi songeaient les deux cavaliers dans la forêt
Veni, vidi, vixi
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne
A Villequier
Mors
Charles Vacquerie

Livre V - En marche

A Aug. V.
Au fils d'un poëte
Écrit en 1846 -- Écrit en 1855
La source tombait du rocher
A Mademoiselle Louise B.
A vous qui êtes là
Pour l'erreur, éclairer, c'est apostasier
A Jules J.
Le Mendiant
Aux Feuillantines
Ponto
Dolorosae
Paroles sur la dune
Claire P.
A Alexandre D.
Lueur au couchant
Mugitusque Boum
Apparition
Au poëte qui m'envoie une plume d'aigle
Cerigo
A Paul M.
Je payais le pêcheur, qui passa son chemin
Le vallon où je vais tous les jours est charmant
J'ai cueilli cette fleur pour toi
O strophe du poëte
Les Malheureux

Livre VI - (début) Au bord de l'infini

Le Pont
Ibo
Un spectre m'attendait
Écoutez. Je suis Jean
Croire, mais pas en nous
Pleurs dans la nuit
Un jour, le morne esprit, le prophète sublime
Claire

A la fenêtre pendant la nuit
Eclaircie
Oh! par nos vils plaisirs, nos appétits, nos fanges
Aux anges qui nous voient
Cadaver
O gouffre! l'âme plonge et rapporte le doute
A celle quie est voilée
Horror
Dolor
Hélas! tout est sépulcre
Voyage de nuit
Religio
Spes
Ce que c'est que la mort
Les Mages
En frappant à une porte
Nomen, numen, lumen

Livre 6 ( Fin )

Ce que dit la bouche d'ombre
A celle qui est restée en France