Numérisation : Jean Franval
Mise en forme HTML : T. Selva

Le marquis De Sade

1740 - 1814

Les 120 jours de Sodome

ou

L''ecole du Libertinage

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Voici un livre nauséabond, à tel point qu'il semble voué à finir comme il fut écrit, sous forme de feuilles volantes clouées au mur d'un cabinet d'aisances, et qui ne seront lues qu'avant un usage plus définitif. Un livre à peine ébauché, dont seul le squelette, fossilisé sous des boisseaux d'excréments, nous est parvenu. Un livre criminel, et pourtant empreint de la plus froide raison. Un livre commis par un captif dans le but de se masturber, mais qui ne saurait être qualifié d'érotique. Un livre, enfin, sans lequel une bibliothèque, privée ou publique, ne saurait se dire complète, et qui pour toutes ces raisons est un irréfutable témoignage de la force irrésistible, au siècle du multimédia, de l'écrit.

La langue de Sade est ici brute, jamais relue, semée de fautes, et d'autant plus drue et élégante. Elle est pleinement accessible au lecteur moderne, qui doit simplement être averti que des "carreaux" désignent des "coussins", et des "camions" des "épingles".

Homo sum, et nihil humanum a me alienum puto" (Terence)

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(IV) Première partie: les passions simples
(V) Première journée
(VI) Deuxième journée
(VII) Troisième journée
(VIII) Quatrième journée
(IX) Cinquième journée
(X) Sixième journée
(XI) Septième journée
(XII) Huitième journée
(XIII) Neuvième journée
(XIV) Dixième journée
(XV) Onzième journée
(XVI) Douzième journée
(XVII) Treizième journée
(XVIII) Quatorzième journée
(XIX) Quinzième journée
(XX) Seizième journée
(XXI) Dix-septième journée
(XXII) Dix-huitième journée
(XXIII) Dix-neuvième journée
(XXIV) Vingtième journée
(XXV) Vingt-et-unième journée
(XXVI) Vingt-deuxième journée
(XXVII) Vingt-troisième journée
(XXVIII) Vingt-quatrième journée
(XXIX) Vingt-cinquième journée
(XXX) Vingt-sixième journée
(XXXI) Vingt-septième journée
(XXXII) Vingt-huitième journée
(XXXIII) Vingt-neuvième journée
(XXXIV) Trentième journée

(XXXV) Deuxième partie: les passions doubles
(XXXVI) Troisième partie: les passions criminelles
(XXXVII) Quatrième partie: les passions meurtrières

Rouleau manuscrit des 120 journées

Écrit à la Bastille à la fin de 1785, Sade croyait l'avoir irrémédiablement perdu (il ne le reverra en effet jamais) lors de l'incendie de la forteresse, le 14 juillet 1789, et le pleura « en larmes de sang ». Il fut en fait récupéré durant le sac par un certain Arnoux Saint-Maximim, puis offert au marquis de Villeneuve-Trans. Vendu par ses descendants en 1900 à un amateur allemand, il est édité pour la première fois en 1904 par le psychiatre allemand Iwan Bloch sous le pseudonyme d'Eugen Dürhen. Racheté en 1929 par Maurice Heine pour le compte du vicomte de Noailles, édité enfin avec un soin particulier, il est à présent chez un collectionneur privé genevois.
Le rouleau est constitué de petites feuilles de 12 cm de large collées bout à bout qui forment ainsi une bande unique de 12,10 m sur laquelle, d'une écriture microscopique, le prisonnier a rédigé la totalité de son roman.