Emile Zola
Thérèse
Raquin
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31 - chapitre 30 Il vint une heure où Mme Raquin, pour échapper aux souffrances quelle endurait, eut la pensée de se laisser mourir de faim. Son courage était à bout, elle ne pouvait supporter plus longtemps le martyre que lui imposait la continuelle présence des meurtriers, elle rêvait de chercher dans la mort un soulagement suprême. Chaque jour, ses angoisses devenaient plus vives, lorsque Thérèse lembrassait, lorsque Laurent la prenait dans ses bras et la portait comme un enfant. Elle décida quelle échapperait à ces caresses et à ces étreintes qui lui causaient dhorribles dégoûts. Puisquelle ne vivait déjà plus assez pour venger son fils, elle préférait être tout à fait morte et ne laisser entre les mains des assassins quun cadavre qui ne sentirait rien et dont ils feraient ce quils voudraient. Pendant deux jours, elle refusa toute nourriture, mettant ses dernières forces à serrer les dents, rejetant ce quon réussissait à lui introduire dans la bouche. Thérèse était désespérée ; elle se demandait au pied de quelle borne elle irait pleurer et se repentir, quand sa tante ne serait plus là. Elle lui tint dinterminables discours pour lui prouver quelle devait vivre ; elle pleura, elle se fâcha même, retrouvant ses anciennes colères, ouvrant les mâchoires de la paralytique comme on ouvre celles dun animal qui résiste. Mme Raquin tenait bon. Cétait une lutte odieuse. Laurent restait parfaitement neutre et indifférent. Il sétonnait de la rage que Thérèse mettait à empêcher le suicide de limpotente. Maintenant que la présence de la vieille femme leur était inutile, il souhaitait sa mort. Il ne laurait pas tuée, mais puisquelle désirait mourir, il ne voyait pas la nécessité de lui en refuser les moyens. « Eh ! laisse-la donc, criait-il à sa femme. Ce sera un bon débarras Nous serons peut-être plus heureux, quand elle ne sera plus là. » Cette parole, répétée à plusieurs reprises devant elle, causa à Mme Raquin une étrange émotion. Elle eut peur que lespérance de Laurent ne se réalisât, quaprès sa mort le ménage ne goûtât des heures calmes et heureuses. Elle se dit quelle était lâche de mourir, quelle navait pas le droit de sen aller avant davoir assisté au dénouement de la sinistre aventure. Alors seulement elle pourrait descendre dans la nuit, pour dire à Camille : « Tu es vengé. » La pensée du suicide lui devint lourde, lorsquelle songea tout dun coup à lignorance quelle emporterait dans la tombe ; là, au milieu du froid et du silence de la terre, elle dormirait, éternellement tourmentée par lincertitude où elle serait du châtiment de ses bourreaux. Pour bien dormir du sommeil de la mort, il lui fallait sassoupir dans la joie cuisante de la vengeance, il lui fallait emporter un rêve de haine satisfaite, un rêve quelle ferait pendant léternité. Elle prit les aliments que sa nièce lui présentait, elle consentit à vivre encore. Dailleurs, elle voyait bien que le dénouement ne pouvait être loin. Chaque jour, la situation entre les époux devenait plus tendue, plus insoutenable. Un éclat qui devait tout briser était imminent. Thérèse et Laurent se dressaient plus menaçants lun devant lautre, à toute heure. Ce nétait plus seulement la nuit quils souffraient de leur intimité ; leurs journées entières se passaient au milieu danxiétés, de crises déchirantes. Tout leur devenait effroi et souffrance. Ils vivaient dans un enfer, se meurtrissant, rendant amer et cruel ce quils faisaient et ce quils disaient, voulant se pousser lun lautre au fond du gouffre quils sentaient sous leurs pieds, et tombant à la fois. La pensée de la séparation leur était bien venue à tous deux. Ils avaient rêvé, chacun de son côté, de fuir, daller goûter quelque repos, loin de ce passage du Pont-Neuf dont lhumidité et la crasse semblaient faites pour leur vie désolée. Mais ils nosaient, ils ne pouvaient se sauver. Ne point se déchirer mutuellement, ne point rester là pour souffrir et se faire souffrir, leur paraissait impossible. Ils avaient lentêtement de la haine et de la cruauté. Une sorte de répulsion et dattraction les écartait et les retenait à la fois ; ils éprouvaient cette sensation étrange de deux personnes qui, après sêtre querellées, veulent se séparer, et qui cependant reviennent toujours pour se crier de nouvelles injures. Puis des obstacles matériels sopposaient à leur fuite, ils ne savaient que faire de limpotente, ni que dire aux invités du jeudi. Sils fuyaient, peut-être se douterait-on de quelque chose ; alors ils simaginaient quon les poursuivait, quon les guillotinait. Et ils restaient par lâcheté, ils restaient et se traînaient misérablement dans lhorreur de leur existence. Quand Laurent nétait pas là, pendant la matinée et laprès-midi, Thérèse allait de la salle à manger à la boutique, inquiète et troublée, ne sachant comment remplir le vide qui chaque jour se creusait davantage en elle. Elle était désuvrée, lorsquelle ne pleurait pas aux pieds de Mme Raquin ou quelle nétait pas battue et injuriée par son mari. Dès quelle se trouvait seule dans la boutique, un accablement la prenait, elle regardait dun air hébété les gens qui traversaient la galerie sale et noire, elle devenait triste à mourir au fond de ce caveau sombre, puant le cimetière. Elle finit par prier Suzanne de venir passer les journées entières avec elle, espérant que la présence de cette pauvre créature, douce et pâle, la calmerait. Suzanne accepta son offre avec joie ; elle laimait toujours dune sorte damitié respectueuse ; depuis longtemps elle avait le désir de venir travailler avec elle, pendant quOlivier était à son bureau. Elle apporta sa broderie et prit, derrière le comptoir, la place vide de Mme Raquin. Thérèse, à partir de ce jour, délaissa un peu sa tante. Elle monta moins souvent pleurer sur ses genoux et baiser sa face morte. Elle avait une autre occupation. Elle écoutait avec des efforts dintérêt les bavardages lents de Suzanne qui parlait de son ménage, des banalités de sa vie monotone. Cela la tirait delle-même. Elle se surprenait parfois à sintéresser à des sottises, ce qui la faisait ensuite sourire amèrement. Peu à peu, elle perdit toute la clientèle qui fréquentait la boutique. Depuis que sa tante était étendue en haut dans son fauteuil elle laissait le magasin se pourrir, elle abandonnait les marchandises à la poussière et à lhumidité. Des odeurs de moisi traînaient, des araignées descendaient du plafond, le parquet nétait presque jamais balayé. Dailleurs, ce qui mit en fuite les clientes fut létrange façon dont Thérèse les recevait parfois. Lorsquelle était en haut, battue par Laurent ou secouée par une crise deffroi, et que la sonnette de la porte du magasin tintait impérieusement, il lui fallait descendre, sans presque prendre le temps de renouer ses cheveux ni dessuyer ses larmes ; elle servait alors avec brusquerie la cliente qui lattendait, elle sépargnait même souvent la peine de la servir, en répondant, du haut de lescalier de bois, quelle ne tenait plus ce dont on demandait. Ces façons peu engageantes nétaient pas faites pour retenir les gens. Les petites ouvrières du quartier, habituées aux amabilités doucereuses de Mme Raquin, se retirèrent devant les rudesses et les regards fous de Thérèse. Quand cette dernière eut pris Suzanne avec elle, la défection fut complète : les deux jeunes femmes, pour ne plus être dérangées au milieu de leurs bavardages, sarrangèrent de manière à congédier les dernières acheteuses qui se présentaient encore. Dès lors, le commerce de mercerie cessa de fournir un sou aux besoins du ménage ; il fallut attaquer le capital des quarante et quelques mille francs. Parfois, Thérèse sortait pendant des après-midi entières. Personne ne savait où elle allait. Elle avait sans doute pris Suzanne avec elle, non seulement pour lui tenir compagnie, mais aussi pour garder la boutique, pendant ses absences. Le soir, quand elle rentrait, éreintée, les paupières noires dépuisement, elle retrouvait la petite femme dOlivier, derrière le comptoir, affaissée, souriant dun sourire vague, dans la même attitude où elle lavait laissée cinq heures auparavant. Cinq mois environ après son mariage, Thérèse eut une épouvante. Elle acquit la certitude quelle était enceinte. La pensée davoir un enfant de Laurent lui paraissait monstrueuse, sans quelle sexpliquât pourquoi. Elle avait vaguement peur daccoucher dun noyé. Il lui semblait sentir dans ses entrailles le froid dun cadavre dissous et amolli. À tout prix, elle voulut débarrasser son sein de cet enfant qui la glaçait et quelle ne pouvait porter davantage. Elle ne dit rien à son mari, et, un jour, après lavoir cruellement provoqué, comme il levait le pied contre elle, elle présenta le ventre. Elle se laissa frapper ainsi à en mourir. Le lendemain, elle faisait une fausse couche. De son côté, Laurent menait une existence affreuse. Les journées lui semblaient dune longueur insupportable ; chacune delles ramenait les mêmes angoisses, les mêmes ennuis lourds, qui laccablaient à heures fixes avec une monotonie et une régularité écrasantes. Il se traînait dans sa vie, épouvanté chaque soir par le souvenir de la journée et par lattente du lendemain. Il savait que, désormais, tous ses jours se ressembleraient, que tous lui apporteraient dégales souffrances. Et il voyait les semaines, les mois, les années qui lattendaient, sombres et implacables, venant à la file, tombant sur lui et létouffant peu à peu. Lorsque lavenir est sans espoir, le présent prend une amertume ignoble. Laurent navait plus de révolte, il savachissait, il sabandonnait au néant qui semparait déjà de son être. Loisiveté le tuait. Dès le matin, il sortait, ne sachant où aller, écuré à la pensée de faire ce quil avait fait la veille, et forcé malgré lui de le faire de nouveau. Il se rendait à son atelier, par habitude, par manie. Cette pièce, aux murs gris, doù lon ne voyait quun carré désert de ciel, lemplissait dune tristesse morne. Il se vautrait sur son divan, les bras pendants, la pensée alourdie. Dailleurs, il nosait plus toucher à un pinceau. Il avait fait de nouvelles tentatives, et toujours la face de Camille sétait mise à ricaner sur la toile. Pour ne pas glisser à la folie, il finit par jeter sa boîte à couleurs dans un coin, par simposer la paresse la plus absolue. Cette paresse forcée lui était dune lourdeur incroyable. Laprès-midi, il se questionnait avec angoisse pour savoir ce quil ferait. Il restait pendant une demi-heure, sur le trottoir de la rue Mazarine, à se consulter, à hésiter sur les distractions quil pourrait prendre. Il repoussait lidée de remonter à son atelier, il se décidait toujours à descendre la rue Guénégaud, puis à marcher le long des quais. Et, jusquau soir, il allait devant lui, hébété, pris de frissons brusques, lorsquil regardait la Seine. Quil fût dans son atelier ou dans les rues, son accablement était le même. Le lendemain, il recommençait, il passait la matinée sur son divan, il se traînait laprès-midi le long des quais. Cela durait depuis des mois, et cela pouvait durer pendant des années. Parfois Laurent songeait quil avait tué Camille pour ne rien faire ensuite, et il était tout étonné, maintenant quil ne faisait rien, dendurer de telles souffrances. Il aurait voulu se forcer au bonheur. Il se prouvait quil avait tort de souffrir, quil venait datteindre la suprême félicité, qui consiste à se croiser les bras, et quil était un imbécile de ne pas goûter en paix cette félicité. Mais ses raisonnements tombaient devant les faits. Il était obligé de savouer au fond de lui que son oisiveté rendait ses angoisses plus cruelles en lui laissant toutes les heures de sa vie pour songer à ses désespoirs et en approfondir lâpreté incurable. La paresse, cette existence de brute quil avait rêvée, était son châtiment. Par moments, il souhaitait avec ardeur une occupation qui le tirât de ses pensées. Puis il se laissait aller, il retombait sous le poids de la fatalité sourde qui lui liait les membres pour lécraser plus sûrement. À la vérité, il ne goûtait quelque soulagement que lorsquil battait Thérèse, le soir. Cela le faisait sortir de sa douleur engourdie. Sa souffrance la plus aiguë, souffrance physique et morale, lui venait de la morsure que Camille lui avait faite au cou. À certains moments, il simagina que cette cicatrice lui couvrait tout le corps. Sil venait à oublier le passé, une piqûre ardente, quil croyait ressentir, rappelait le meurtre à sa chair et à son esprit. Il ne pouvait se mettre devant un miroir, sans voir saccomplir le phénomène quil avait si souvent remarqué et qui lépouvantait toujours : sous lémotion quil éprouvait, le sang montait à son cou, empourprait la plaie, qui se mettait à lui ronger la peau. Cette sorte de blessure vivant sur lui, se réveillant, rougissant et le mordant au moindre trouble, leffrayait et le torturait. Il finissait par croire que les dents du noyé avaient enfoncé là une bête qui le dévorait. Le morceau de son cou où se trouvait la cicatrice ne lui semblait plus appartenir à son corps ; cétait comme de la chair étrangère quon aurait collée en cet endroit, comme une viande empoisonnée qui pourrissait ses propres muscles. Il portait ainsi partout avec lui le souvenir vivant et dévorant de son crime. Thérèse, quand il la battait, cherchait à légratigner à cette place ; elle y entrait parfois ses ongles et le faisait hurler de douleur. Dordinaire, elle feignait de sangloter, dès quelle voyait la morsure, afin de la rendre plus insupportable à Laurent. Toute la vengeance quelle tirait de ses brutalités était de le martyriser à laide de cette morsure. Il avait bien des fois été tenté, lorsquil se rasait, de sentamer le cou, pour faire disparaître les marques des dents du noyé. Devant le miroir, quand il levait le menton et quil apercevait la tache rouge, sous la mousse blanche du savon, il lui prenait des rages soudaines, il approchait vivement le rasoir, près de couper en pleine chair. Mais le froid du rasoir sur sa peau le rappelait toujours à lui ; il avait une défaillance, il était obligé de sasseoir et dattendre que sa lâcheté rassurée lui permît dachever de se faire la barbe. Il ne sortait, le soir, de son engourdissement que pour entrer dans des colères aveugles et puériles. Lorsquil était las de se quereller avec Thérèse et de la battre, il donnait, comme les enfants, des coups de pied dans les murs, il cherchait quelque chose à briser. Cela le soulageait. Il avait une haine particulière pour le chat tigré François qui, dès quil arrivait, allait se réfugier sur les genoux de limpotente. Si Laurent ne lavait pas encore tué, cest quà la vérité il nosait le saisir. Le chat le regardait avec de gros yeux ronds dune fixité diabolique. Cétaient ces yeux, toujours ouverts sur lui, qui exaspéraient le jeune homme ; il se demandait ce que lui voulaient ces yeux qui ne le quittaient pas ; il finissait par avoir de véritables épouvantes, simaginant des choses absurdes. Lorsque à table, à nimporte quel moment, au milieu dune querelle ou dun long silence, il venait tout dun coup, en tournant la tête, à apercevoir les regards de François qui lexaminait dun air lourd et implacable, il pâlissait, il perdait la tête, il était sur le point de crier au chat : « Hé ! parle donc, dis-moi enfin ce que tu me veux. » Quand il pouvait lui écraser une patte ou la queue, il le faisait avec une joie effrayée, et alors le miaulement de la pauvre bête le remplissait dune vague terreur, comme sil eût entendu le cri de douleur dune personne. Laurent, à la lettre, avait peur de François. Depuis surtout que ce dernier vivait sur les genoux de limpotente, comme au sein dune forteresse inexpugnable, doù il pouvait impunément braquer ses yeux verts sur son ennemi, le meurtrier de Camille établissait une vague ressemblance entre cette bête irritée et la paralytique. Il se disait que le chat, ainsi que Mme Raquin, connaissait le crime et le dénoncerait, si jamais il parlait un jour. Un soir enfin, François regarda si fixement Laurent, que celui-ci, au comble de lirritation, décida quil fallait en finir. Il ouvrit toute grande la fenêtre de la salle à manger, et vint prendre le chat par la peau du cou. Mme Raquin comprit ; deux grosses larmes coulèrent sur ses joues. Le chat se mit à jurer, à se roidir, en tâchant de se retourner pour mordre la main de Laurent. Mais celui-ci tint bon ; il lui fit faire deux ou trois tours, puis lenvoya de toute la force de son bras contre la grande muraille noire den face. François sy aplatit, sy cassa les reins, et retomba sur le vitrage du passage. Pendant toute la nuit, la misérable bête se traîna le long de la gouttière, léchine brisée, en poussant des miaulements rauques. Cette nuit-là, Mme Raquin pleura François presque autant quelle avait pleuré Camille ; Thérèse eut une atroce crise de nerfs. Les plaintes du chat étaient sinistres, dans lombre, sous les fenêtres. Bientôt Laurent eut de nouvelles inquiétudes. Il seffraya de certains changements quil remarqua dans lattitude de sa femme. Thérèse devint sombre, taciturne. Elle ne prodigua plus à Mme Raquin des effusions de repentir, des baisers reconnaissants. Elle reprenait devant la paralytique ses airs de cruauté froide, dindifférence égoïste. On eût dit quelle avait essayé du remords, et que, le remords nayant pas réussi à la soulager, elle sétait tournée vers un autre remède. Sa tristesse venait sans doute de son impuissance à calmer sa vie. Elle regarda limpotente avec une sorte de dédain, comme une chose inutile qui ne pouvait même plus servir à sa consolation. Elle ne lui accorda que les soins nécessaires pour ne pas la laisser mourir de faim. À partir de ce moment, muette, accablée, elle se traîna dans la maison. Elle multiplia ses sorties, sabsenta jusquà quatre et cinq fois par semaine. Ces changements surprirent et alarmèrent Laurent. Il crut que le remords, prenant une nouvelle forme chez Thérèse, se manifestait maintenant par cet ennui morne quil remarquait en elle. Cet ennui lui parut bien plus inquiétant que le désespoir bavard dont elle laccablait auparavant. Elle ne disait plus rien, elle ne le querellait plus, elle semblait tout garder au fond de son être. Il aurait mieux aimé lentendre épuiser sa souffrance que de la voir ainsi repliée sur elle-même. Il craignit quun jour langoisse ne létouffât et que, pour se soulager, elle nallât tout conter à un prêtre ou à un juge dinstruction. Les nombreuses sorties de Thérèse prirent alors une effrayante signification à ses yeux. Il pensa quelle cherchait un confident au-dehors, quelle préparait sa trahison. À deux reprises il voulut la suivre et la perdit dans les rues. Il se mit à la guetter de nouveau. Une pensée fixe sétait emparée de lui : Thérèse allait faire des révélations, poussée à bout par la souffrance, et il lui fallait la bâillonner, arrêter les aveux dans sa gorge. |