Emile Zola
Thérèse
Raquin
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32 - chapitre 31 Un matin, Laurent, au lieu de monter à son atelier, sétablit chez un marchand de vin qui occupait un des coins de la rue Guénégaud, en face du passage. De là, il se mit à examiner les personnes qui débouchaient sur le trottoir de la rue Mazarine. Il guettait Thérèse. La veille, la jeune femme avait dit quelle sortirait de bonne heure et quelle ne rentrerait sans doute que le soir. Laurent attendit une grande demi-heure. Il savait que sa femme sen allait toujours par la rue Mazarine ; un moment, pourtant, il craignit quelle ne lui eût échappé en prenant la rue de Seine. Il eut lidée de rentrer dans la galerie, de se cacher dans lallée même de la maison. Comme il simpatientait, il vit Thérèse sortir vivement du passage. Elle était vêtue détoffes claires, et, pour la première fois, il remarqua quelle shabillait comme une fille, avec une robe à longue traîne ; elle se dandinait sur le trottoir dune façon provocante, regardant les hommes, relevant si haut le devant de sa jupe, en la prenant à poignée quelle montrait tout le devant de ses jambes, ses bottines lacées et ses bas blancs. Elle remonta la rue Mazarine. Laurent la suivit. Le temps était doux, la jeune femme marchait lentement, la tête un peu renversée, les cheveux dans le dos. Les hommes qui lavaient regardée de face se retournaient pour la voir par-derrière. Elle prit la rue de lÉcole-de-Médecine. Laurent fut terrifié ; il savait quil y avait quelque part près de là un commissariat de police ; il se dit quil ne pouvait plus douter, que sa femme allait sûrement le livrer. Alors il se promit de sélancer sur elle, si elle franchissait la porte du commissariat, de la supplier, de la battre, de la forcer à se taire. Au coin dune rue, elle regarda un sergent de ville qui passait, et il trembla de lui voir aborder ce sergent de ville ; il se cacha dans le creux dune porte, saisi de la crainte soudaine dêtre arrêté sur-le-champ, sil se montrait. Cette course fut pour lui une véritable agonie ; tandis que sa femme sétalait au soleil sur le trottoir, traînant ses jupes, nonchalante et impudique, il venait derrière elle, pâle et frémissant, se répétant que tout était fini, quil ne pourrait se sauver et quon le guillotinerait. Chaque pas quil lui voyait faire lui semblait un pas de plus vers le châtiment. La peur lui donnait une sorte de conviction aveugle, les moindres mouvements de la jeune femme ajoutaient à sa certitude. Il la suivait, il allait où elle allait, comme on va au supplice. Brusquement, en débouchant sur lancienne place Saint-Michel, Thérèse se dirigea vers un café qui faisait alors le coin de la rue Monsieur-le-Prince. Elle sassit au milieu dun groupe de femmes et détudiants, à une des tables posées sur le trottoir. Elle donna familièrement des poignées de main à tout ce monde. Puis elle se fit servir une absinthe. Elle semblait à laise, elle causait avec un jeune homme blond, qui lattendait sans doute là depuis quelque temps. Deux filles vinrent se pencher sur la table quelle occupait, et se mirent à la tutoyer de leur voix enrouée. Autour delle, les femmes fumaient des cigarettes, les hommes embrassaient les femmes en pleine rue, devant les passants, qui ne tournaient seulement pas la tête. Les gros mots, les rires gras arrivaient jusquà Laurent, demeuré immobile de lautre côté de la place, sous une porte cochère. Lorsque Thérèse eut achevé son absinthe, elle se leva, prit le bras du jeune homme blond et descendit la rue de la Harpe. Laurent les suivit jusquà la rue Saint-André-des-Arts. Là, il les vit entrer dans une maison meublée. Il resta au milieu de la chaussée, les yeux levés, regardant la façade de la maison. Sa femme se montra un instant à une fenêtre ouverte du second étage. Puis il crut distinguer les mains du jeune homme blond qui se glissaient autour de la taille de Thérèse. La fenêtre se ferma avec un bruit sec. Laurent comprit. Sans attendre davantage, il sen alla tranquillement, rassuré, heureux. « Bah ! se disait-il en descendant vers les quais, cela vaut mieux. Comme ça, elle a une occupation, elle ne songe pas à mal Elle est diablement plus fine que moi. » Ce qui létonnait, cétait de ne pas avoir eu le premier lidée de se jeter dans le vice. Il pouvait y trouver un remède contre la terreur. Il ny avait pas pensé, parce que sa chair était morte, et quil ne se sentait plus le moindre appétit de débauche. Linfidélité de sa femme le laissait parfaitement froid ; il néprouvait aucune révolte de sang et de nerfs à la pensée quelle se trouvait entre les bras dun autre homme. Au contraire, cela lui paraissait plaisant ; il lui semblait quil avait suivi la femme dun camarade, et il riait du bon tour que cette femme jouait à son mari. Thérèse lui était devenue étrangère à ce point, quil ne lentendait plus vivre dans sa poitrine ; il laurait vendue et livrée cent fois pour acheter une heure de calme. Il se mit à flâner, jouissant de la réaction brusque et heureuse qui venait de le faire passer de lépouvante à la paix. Il remerciait presque sa femme dêtre allée chez un amant lorsquil croyait quelle se rendait chez un commissaire de police. Cette aventure avait un dénouement tout imprévu qui le surprenait dune façon agréable. Ce quil vit de plus clair dans tout cela, cest quil avait eu tort de trembler, et quil devait à son tour goûter du vice pour voir si le vice ne le soulagerait pas en étourdissant ses pensées. Le soir, Laurent, en revenant à la boutique, décida quil demanderait quelques milliers de francs à sa femme et quil emploierait les grands moyens pour les obtenir. Il pensait que le vice coûte cher à un homme, il enviait vaguement le sort des filles qui peuvent se vendre. Il attendit patiemment Thérèse, qui nétait pas encore rentrée. Quand elle arriva, il joua la douceur, il ne lui parla pas de son espionnage du matin. Elle était un peu grise ; il séchappait de ses vêtements mal rattachés cette senteur âcre de tabac et de liqueur qui traîne dans les estaminets. Éreintée, la face marbrée de plaques livides, elle chancelait, tout alourdie par la fatigue honteuse de la journée. Le dîner fut silencieux. Thérèse ne mangea pas. Au dessert, Laurent posa les coudes sur la table et lui demanda carrément cinq mille francs. « Non, répondit-elle avec sécheresse. Si je te laissais libre, tu nous mettrais sur la paille Ignores-tu notre position ? Nous allons tout droit à la misère. Cest possible, reprit-il tranquillement, cela mest égal, je veux de largent. Non, mille fois non ! Tu as quitté ta place, le commerce de mercerie ne marche plus du tout, et ce nest pas avec les rentes de ma dot que nous pouvons vivre. Chaque jour jentame le capital pour te nourrir et te donner les cent francs par mois que tu mas arrachés. Tu nauras pas davantage, entends-tu ? Cest inutile. Réfléchis, ne refuse pas comme ça. Je te dis que je veux cinq mille francs, et je les aurai, tu me les donneras quand même. » Cet entêtement tranquille irrita Thérèse et acheva de la soûler. « Ah ! je sais, cria-t-elle, tu veux finir comme tu as commencé Il y a quatre ans que nous tentretenons. Tu nes venu chez nous que pour manger et pour boire, et, depuis ce temps, tu es à notre charge. Monsieur ne fait rien, monsieur sest arrangé de façon à vivre à mes dépens, les bras croisés Non, tu nauras rien, pas un sou Veux-tu que je te le dise, eh bien ! tu es un » Et elle dit le mot. Laurent se mit à rire en haussant les épaules. Il se contenta de répondre : « Tu apprends de jolis mots dans le monde où tu vis maintenant. » Ce fut la seule allusion quil se permit de faire aux amours de Thérèse. Celle-ci redressa vivement la tête et dit dun ton aigre : « En tout cas, je ne vis pas avec des assassins. » Laurent devint très pâle. Il garda un instant le silence, les yeux fixés sur sa femme ; puis, dune voix tremblante : « Écoute, ma fille, reprit-il, ne nous fâchons pas ; cela ne vaudrait rien, ni pour toi, ni pour moi. Je suis à bout de courage. Il serait prudent de nous entendre, si nous ne voulons pas quil nous arrive malheur je tai demandé cinq mille francs, parce que jen ai besoin ; je puis même te dire que je compte les employer à assurer notre tranquillité. » Il eut un étrange sourire et continua : « Voyons, réfléchis, donne-moi ton dernier mot. Cest tout réfléchi, répondit la jeune femme, je te lai dit, tu nauras pas un sou. » Son mari se leva avec violence. Elle eut peur dêtre battue ; elle se fit toute petite, décidée à ne pas céder sous les coups. Mais Laurent ne sapprocha même pas, il se contenta de lui déclarer froidement quil était las de la vie et quil allait conter lhistoire du meurtre au commissaire de police du quartier. « Tu me pousses à bout, dit-il, tu me rends lexistence insupportable. Je préfère en finir Nous serons jugés et condamnés tous deux. Voilà tout. Crois-tu me faire peur ? lui cria sa femme. Je suis tout aussi lasse que toi. Cest moi qui vais aller chez le commissaire de police, si tu ny vas pas. Ah ! bien, je suis prête à te suivre sur léchafaud, je nai pas ta lâcheté Allons, viens avec moi chez le commissaire. » Elle sétait levée, elle se dirigeait déjà vers lescalier. « Cest cela, balbutia Laurent, allons-y ensemble. » Quand ils furent descendus dans la boutique, ils se regardèrent, inquiets, effrayés. Il leur sembla quon venait de les clouer au sol. Les quelques secondes quils avaient mises à franchir lescalier de bois leur avaient suffi pour leur montrer, dans un éclair, les conséquences dun aveu. Ils virent en même temps les gendarmes, la prison, la cour dassises, la guillotine, tout cela brusquement et nettement. Et, au fond de leur être, ils éprouvaient des défaillances, ils étaient tentés de se jeter aux genoux lun de lautre, pour se supplier de rester, de ne rien révéler. La peur, lembarras les tinrent immobiles et muets pendant deux ou trois minutes. Ce fut Thérèse qui se décida la première à parler et à céder. Après tout, dit-elle, je suis bien bête de te disputer cet argent. Tu arriveras toujours à me le manger un jour ou lautre. Autant vaut-il que je te le donne tout de suite. Elle nessaya pas de déguiser davantage sa défaite. Elle sassit au comptoir et signa un bon de cinq mille francs que Laurent devait toucher chez un banquier. Il ne fut plus question du commissaire, ce soir-là. Dès que Laurent eut de lor dans ses poches, il se grisa, fréquenta les filles, se traîna au milieu dune vie bruyante et affolée. Il découchait, dormait le jour, courait la nuit, recherchait les émotions fortes, tâchait déchapper au réel. Mais il ne réussit quà saffaisser davantage. Lorsquon criait autour de lui, il entendait le grand silence terrible qui était en lui ; lorsquune maîtresse lembrassait, lorsquil vidait son verre, il ne trouvait au fond de lassouvissement quune tristesse lourde. Il nétait plus fait pour la luxure et la gloutonnerie ; son être, refroidi, comme rigide à lintérieur, sénervait sous les baisers et dans les repas. Écuré à lavance, il ne parvenait point à se monter limagination, à exciter ses sens et son estomac. Il souffrait un peu plus en se forçant à la débauche, et cétait tout. Puis, quand il rentrait, quand il revoyait Mme Raquin et Thérèse, sa lassitude le livrait à des crises affreuses de terreur ; il jurait alors de ne plus sortir, de rester dans sa souffrance pour sy habituer et la vaincre. De son côté Thérèse sortit de moins en moins. Pendant un mois, elle vécut comme Laurent, sur les trottoirs, dans les cafés. Elle rentrait un instant, le soir, faisait manger Mme Raquin, la couchait, et sabsentait de nouveau jusquau lendemain. Elle et son mari restèrent, une fois, quatre jours sans se voir. Puis elle eut des dégoûts profonds, elle sentit que le vice ne lui réussissait pas plus que la comédie du remords. Elle sétait en vain traînée dans tous les hôtels garnis du quartier Latin, elle avait en vain mené une vie sale et tapageuse. Ses nerfs étaient brisés, la débauche, les plaisirs physiques ne lui donnaient plus des secousses assez violentes pour lui procurer loubli. Elle était comme un de ces ivrognes dont le palais brûlé reste insensible, sous le feu des liqueurs les plus fortes. Elle restait inerte dans la luxure, elle nallait plus chercher auprès de ses amants quennui et lassitude. Alors elle les quitta, se disant quils lui étaient inutiles. Elle fut prise dune paresse désespérée qui la retint au logis, en jupon malpropre, dépeignée, la figure et les mains sales. Elle soublia dans la crasse. Lorsque les deux meurtriers se retrouvèrent ainsi face à face, lassés, ayant épuisé tous les moyens de se sauver lun de lautre, ils comprirent quils nauraient plus la force de lutter. La débauche navait pas voulu deux et venait de les rejeter à leurs angoisses. Ils étaient de nouveau dans le logement sombre et humide du passage, ils y étaient comme emprisonnés désormais, car souvent ils avaient tenté le salut, et jamais ils navaient pu briser le lien sanglant qui les liait. Ils ne songèrent même plus à essayer une besogne impossible. Ils se sentirent tellement poussés, écrasés, attachés ensemble par les faits, quils eurent conscience que toute révolte serait ridicule. Ils reprirent leur vie commune, mais leur haine devint de la rage furieuse. Les querelles du soir recommencèrent. Dailleurs les coups, les cris duraient tout le jour. À la haine vint se joindre la méfiance, et la méfiance acheva de les rendre fous. Ils eurent peur lun de lautre. La scène qui avait suivi la demande des cinq mille francs se reproduisit bientôt matin et soir. Leur idée fixe était quils voulaient se livrer mutuellement. Ils ne sortaient pas de là. Quand lun deux disait une parole, faisait un geste, lautre simaginait quil avait le projet daller chez le commissaire de police. Alors, ils se battaient ou ils simploraient. Dans leur colère, ils criaient quils couraient tout révéler, ils sépouvantaient à en mourir ; puis ils frissonnaient, ils shumiliaient, ils se promettaient avec des larmes amères de garder le silence. Ils souffraient horriblement, mais ils ne se sentaient pas le courage de se guérir en posant un fer rouge sur la plaie. Sils se menaçaient de confesser le crime, cétait uniquement pour se terrifier et sen ôter la pensée, car jamais ils nauraient eu la force de parler et de chercher la paix dans le châtiment. À plus de vingt reprises, ils allèrent jusquà la porte du commissariat de police, lun suivant lautre. Tantôt cétait Laurent qui voulait avouer le meurtre, tantôt cétait Thérèse qui courait se livrer. Et ils se rejoignaient toujours dans la rue, et ils se décidaient toujours à attendre encore, après avoir échangé des insultes et des prières ardentes. Chaque nouvelle crise les laissait plus soupçonneux et plus farouches. Du matin au soir, ils sespionnaient. Laurent ne quittait plus le logement du passage, et Thérèse ne le laissait plus sortir seul. Leurs soupçons, leur épouvante des aveux les rapprochèrent, les unirent dans une intimité atroce. Jamais, depuis leur mariage, ils navaient vécu si étroitement liés lun à lautre, et jamais ils navaient tant souffert. Mais, malgré les angoisses quils simposaient, ils ne se quittaient pas des yeux, ils aimaient mieux endurer les douleurs les plus cuisantes que de se séparer pendant une heure. Si Thérèse descendait à la boutique, Laurent la suivait, par crainte quelle ne causât avec une cliente ; si Laurent se tenait sur la porte, regardant les gens qui traversaient le passage, Thérèse se plaçait à côté de lui, pour voir sil ne parlait à personne. Le jeudi soir, quand les invités étaient là, les meurtriers sadressaient des regards suppliants, ils sécoutaient avec terreur, sattendant chacun à quelque aveu de son complice, donnant aux phrases commencées des sens compromettants. Un tel état de guerre ne pouvait durer davantage. Thérèse et Laurent en arrivèrent, chacun de son côté, à rêver déchapper par un nouveau crime aux conséquences de leur premier crime. Il fallait absolument que lun deux disparût pour que lautre goûtât quelque repos. Cette réflexion leur vint en même temps ; tous deux sentirent la nécessité pressante dune séparation, tous deux voulurent une séparation éternelle. Le meurtre, qui se présenta à leur pensée, leur sembla naturel, fatal, forcément amené par le meurtre de Camille. Ils ne le discutèrent même pas, ils en acceptèrent le projet comme le seul moyen de salut. Laurent décida quil tuerait Thérèse, parce que Thérèse le gênait, quelle pouvait le perdre dun mot et quelle lui causait des souffrances insupportables ; Thérèse décida quelle tuerait Laurent, pour les mêmes raisons. La résolution bien arrêtée dun assassinat les calma un peu. Ils firent leurs dispositions. Dailleurs, ils agissaient dans la fièvre, sans trop de prudence ; ils ne pensaient que vaguement aux conséquences probables dun meurtre commis, sans que la fuite et limpunité fussent assurées. Ils sentaient invinciblement le besoin de se tuer, ils obéissaient à ce besoin en brutes furieuses. Ils ne se seraient pas livrés pour leur premier crime, quils avaient dissimulé avec tant dhabileté, et ils risquaient la guillotine, en en commettant un second, quils ne songeaient seulement pas à cacher. Il y avait là une contradiction de conduite quils ne voyaient même point. Ils se disaient simplement que sils parvenaient à fuir, ils iraient vivre à létranger, après avoir pris tout largent. Thérèse, depuis quinze à vingt jours, avait retiré les quelques milliers de francs qui restaient de sa dot, et les tenait enfermés dans un tiroir que Laurent connaissait. Ils ne se demandèrent pas un instant ce que deviendrait Mme Raquin. Laurent avait rencontré, quelques semaines auparavant, un de ses anciens camarades de collège, alors préparateur chez un chimiste célèbre qui soccupait beaucoup de toxicologie. Ce camarade lui avait fait visiter le laboratoire où il travaillait, lui montrant les appareils, lui nommant les drogues. Un soir, lorsquil se fut décidé au meurtre, Laurent, comme Thérèse buvait devant lui un verre deau sucrée, se souvint davoir vu dans ce laboratoire un petit flacon de grès, contenant de lacide prussique. En se rappelant ce que lui avait dit le jeune préparateur sur les effets terribles de ce poison qui foudroie et laisse peu de traces, il songea que cétait là le poison quil lui fallait. Le lendemain, il réussit à séchapper, il rendit visite à son ami, et, pendant que celui-ci avait le dos tourné, il vola le petit flacon de grès. Le même jour, Thérèse profita de labsence de Laurent pour faire repasser un grand couteau de cuisine, avec lequel on cassait le sucre, et qui était tout ébréché. Elle cacha le couteau dans un coin du buffet. |