Le marquis De Sade

1740 - 1814

Flaubert sur Sade

Une jolie fille ne doit s'occuper que de foutre et jamais d'engendrer.
[Marquis de Sade]
La philosophie dans le boudoir

Flaubert sur Sade


Le plus grand élément de grotesque
« Ah ! Duplan, comme je t’aime, mon bon, pour comprendre ainsi le grand Homme [Sade]. Tu es le seul mortel de la création qui le sente comme moi. Cet « affreux livre, cet abominable ouvrage », etc., a été le plus grand élément de grotesque dans ma vie. J’ai maintes fois cuydé en crever de rire ! [...] Moi, je pense, parfois, que l’existence de ce pauvre vieux a été uniquement faite pour me divertir. Quelles créations ! quels types ! et quelle observation des mœurs ! Comme c’est vrai ! Quelle élévation de caractères (dans les vits !), que de lyrisme et quelles bonnes intentions ! » (Lettre à Jules Duplan, vers le 20 octobre 1857)

La bêtise la plus amusante
Flaubert, une intelligence hantée par M. de Sade, auquel il revient toujours, comme à un mystère qui l’affriole. Friand de la turpitude au fond, la cherchant, heureux de voir un vidangeur manger de la merde, et s’écriant, toujours à propos de Sade : « C’est la bêtise la plus amusante que j’ai rencontrée ! » (Paroles rapportées par Edmond et Jules de Goncourt dans Journal. Mémoires de la vie littéraire, novembre 1858)

Le dernier mot du catholicisme, l'horreur de la nature
Puis causerie sur de Sade, auquel revient toujours, comme fasciné, l’esprit de Flaubert : « C’est le dernier mot du catholicisme, dit-il. Je m’explique : c’est l’esprit de l’Inquisition, l’esprit de torture, l’esprit de l’Église du Moyen Âge, l’horreur de la nature. Il n’y a pas un arbre dans de Sade, ni un animal. » (Paroles rapportées par Edmond et Jules de Goncourt dans Journal. Mémoires de la vie littéraire, 29 janvier 1860)

L’incarnation de l’Antiphysis, la haine du corps
Il y a vraiment chez Flaubert une obsession de de Sade. Il se creuse la cervelle pour trouver un sens à ce fou. Il en fait l’incarnation de l’Antiphysis et va jusqu’à dire, dans ses plus beaux paradoxes, qu’il est le dernier mot du catholicisme, la haine du corps. (Paroles rapportées par Edmond et Jules de Goncourt dans Journal. Mémoires de la vie littéraire, 9 avril 1861)

Note : L’Antiphysis est l’ensemble des pratiques érotiques condamnées par l’Église catholique comme « contre nature », et plus précisément, selon les occurrences du mot « antiphysique » dans les œuvres de Sade, la coprophagie (dans La Philosophie dans le boudoir), l’homosexualité masculine (dans La nouvelle Justine et Histoire de Juliette) et la sodomie (dans Histoire de Juliette), qui, dans la perspective sadienne, participe toujours de l’homosexualité masculine, même quand le « patient » est de sexe féminin.

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