Théophile
Gautier 1811 - 1872
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chapitre I
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Personne ne pouvait rien comprendre à la maladie qui minait lentement Octave de Saville. Il ne gardait pas le lit et menait son train de vie ordinaire ; jamais une plainte ne sortait de ses lèvres, et cependant il dépérissait à vue dil. Interrogé par les médecins que le forçait à consulter la sollicitude de ses parents et de ses amis, il naccusait aucune souffrance précise, et la science ne découvrait en lui nul symptôme alarmant : sa poitrine auscultée rendait un son favorable, et à peine si loreille appliquée sur son cur y surprenait quelque battement trop lent ou trop précipité ; il ne toussait pas, navait pas la fièvre, mais la vie se retirait de lui et fuyait par une de ces fentes invisibles dont lhomme est plein au dire de Térence. Quelquefois une bizarre syncope le faisait pâlir et froidir comme un marbre. Pendant une ou deux minutes on eût pu le croire ; puis le balancier, arrêté par un doigt mystérieux, nétant plus retenu, reprenait son mouvement, et Octave paraissait se réveiller dun songe. On lavait envoyé aux eaux ; mais les nymphes thermales ne purent rien pour lui. Un voyage à Naples ne produisit pas un meilleur résultat. Ce beau soleil si vanté lui avait semblé noir comme celui de la gravure dAlbert Dürer ; la chauve-souris qui porte écrit dans son aile ce mot : melancholia, fouettait cet azur étincelant de ses membranes poussiéreuses et voletait entre la lumière et lui ; il sétait senti glacé sur le quai de la Mergellina, où les lazzaroni demi-nus se cuisent et donnent à leur peau une patine de bronze. Il était donc revenu à son petit appartement de la rue Saint-Lazare et avait repris en apparence ses habitudes anciennes. Cet appartement était aussi confortablement meublé que peut lêtre une garçonnière. Mais comme un intérieur prend à la longue la physionomie et peut-être la pensée de celui qui lhabite, le logis dOctave sétait peu à peu attristé ; le damas des rideaux avait pâli et ne laissait plus filtrer quune lumière grise. Les grands bouquets de pivoine se flétrissaient sur le fond moins blanc du tapis ; lor des bordures encadrant quelques aquarelles et quelques esquisses de maîtres avait lentement rougi sous une implacable poussière ; le feu découragé séteignait et fumait au milieu des cendres. La vieille pendule de Boule incrustée de cuivre et décaille verte retenait le bruit de son tic-tac, et le timbre des heures ennuyées parlait bas comme on fait dans une chambre de malade ; les portes retombaient silencieuses, et les pas des rares visiteurs samortissaient sur la moquette ; le rire sarrêtait de lui-même en pénétrant dans ces chambres mornes, froides et obscures, où cependant rien ne manquait du luxe moderne. Jean, le domestique dOctave, sy glissait comme une ombre, un plumeau sous le bras, un plateau sur la main, car, impressionné à son insu de la mélancolie du lieu, il avait fini par perdre sa loquacité. ? Aux murailles pendaient en trophée des gants de boxe, des masques et des fleurets ; mais il était facile de voir quon ny avait pas touché depuis longtemps ; des livres pris et jetés insouciamment traînaient sur tous les meubles, comme si Octave eût voulu, par cette lecture machinale, endormir une idée fixe. Une lettre commencée, dont le papier avait jauni, semblait attendre depuis des mois quon lachevât, et sétalait comme un muet reproche au milieu du bureau. Quoique habité, lappartement paraissait désert. La vie en était absente, et en y entrant on recevait à la figure cette bouffée dair froid qui sort des tombeaux quand on les ouvre. Dans cette lugubre demeure où jamais une femme naventurait le bout de sa bottine, Octave se trouvait plus à laise que partout ailleurs, ? ce silence, cette tristesse et cet abandon lui convenaient ; le joyeux tumulte de la vie leffarouchait, quoiquil fît parfois des efforts pour sy mêler ; mais il revenait plus sombre des mascarades, des parties ou des soupers où ses amis lentraînaient ; aussi ne luttait-il plus contre cette douleur mystérieuse, et laissait-il aller les jours avec lindifférence dun homme qui ne compte pas sur le lendemain. Il ne formait aucun projet, ne croyant plus à lavenir, et il avait tacitement envoyé à Dieu sa démission de la vie, attendant quil lacceptât. Pourtant, si vous vous imaginiez une figure amaigrie et creusée, un teint terreux, des membres exténués, un grand ravage extérieur, vous vous tromperiez ; tout au plus apercevrait-on quelques meurtrissures de bistre sous les paupières, quelques nuances orangées autour de lorbite, quelque attendrissement aux tempes sillonnées de veines bleuâtres. Seulement létincelle de lâme ne brillait pas dans lil, dont la volonté, lespérance et le désir sétaient envolés. Ce regard mort dans ce jeune visage formait un contraste étrange, et produisait un effet plus pénible que le masque décharné, aux yeux allumés de fièvre, de la maladie ordinaire. Octave avait été, avant de languir de la sorte, ce quon nomme un joli garçon, et il létait encore : dépais cheveux noirs, aux boucles abondantes, se massaient, soyeux et lustrés, de chaque côté de ses tempes ; ses yeux longs, veloutés, dun bleu nocturne, frangés de cils recourbés, sallumaient parfois dune étincelle humide ; dans le repos, et lorsque nulle passion ne les animait, ils se faisaient remarquer par cette quiétude sereine quont les yeux des Orientaux, lorsquà la porte dun café de Smyrne ou de Constantinople ils font le kief après avoir fumé leur narghilé. Son teint navait jamais été coloré, et ressemblait à ces teints méridionaux dun blanc olivâtre qui ne produisent tout leur effet quaux lumières ; sa main était fine et délicate, son pied étroit et cambré. Il se mettait bien, sans précéder la mode ni la suivre en retardataire, et savait à merveille faire valoir ses avantages naturels. Quoiquil neût aucune prétention de dandy ou de gentleman rider, sil se fût présenté au Jockey-Club, il neût pas été refusé. Comment se faisait-il que, jeune, beau, riche, avec tant de raisons dêtre heureux, un jeune homme se consumât si misérablement ? Vous allez dire quOctave était blasé, que les romans à la mode du jour lui avaient gâté la cervelle de leurs idées malsaines, quil ne croyait à rien, que de sa jeunesse et de sa fortune gaspillées en folles orgies il ne lui restait que des dettes ; ? toutes ces suppositions manquent de vérité. ? Ayant fort peu usé des plaisirs, Octave ne pouvait en être dégoûté ; il nétait ni splénétique, ni romanesque, ni athée, ni libertin, ni dissipateur ; sa vie avait été jusqualors mêlée détudes et de distractions comme celle des autres jeunes gens ; il sasseyait le matin au cours de la Sorbonne, et le soir il se plantait sur lescalier de lOpéra pour voir sécouler la cascade des toilettes. On ne lui connaissait ni fille de marbre ni duchesse, et il dépensait son revenu sans faire mordre ses fantaisies au capital, ? son notaire lestimait ; ? cétait donc un personnage tout uni, incapable de se jeter au glacier de Manfred ou dallumer le réchaud dEscousse. Quant à la cause de létat singulier où il se trouvait et qui mettait en défaut la science de la Faculté nous nosons lavouer, tellement la chose est invraisemblable à Paris, au XIXe siècle, et nous laissons le soin de la dire à notre héros lui-même. Comme les médecins ordinaires nentendaient rien à cette maladie étrange, car on na pas encore disséqué dâme aux amphithéâtres danatomie, on eut recours en dernier lieu à un docteur singulier, revenu des Indes après un long séjour, et qui passait pour opérer des cures merveilleuses. Octave, pressentant une perspicacité supérieure et capable de pénétrer son secret, semblait redouter la visite du docteur, et ce ne fut que sur les instances réitérées de sa mère quil consentit à recevoir M. Balthazar Cherbonneau. Quand le docteur entra, Octave était à demi couché sur un divan ; un coussin étayait sa tête, un autre lui soutenait le coude, un troisième lui couvrait les pieds ; une gandoura lenveloppait de ses plis souples et moelleux ; il lisait ou plutôt il tenait un livre, car ses yeux arrêtés sur une page et ne regardaient pas. Sa figure était pâle, mais, comme nous lavons dit, ne présentait pas daltération bien sensible. Une observation superficielle naurait pas cru au danger chez ce jeune malade, dont le guéridon supportait une boîte à cigares au lieu des fioles, des lochs, des potions, des tisanes, et autres pharmacopées de rigueur en pareil cas. Ses traits purs, quoiquun peu fatigués, navaient presque rien perdu de leur grâce, et, sauf latonie profonde et lincurable désespérance de lil, Octave eût semblé jouir dune santé normale. Quelque indifférent que fût Octave, laspect bizarre du docteur le frappa. M. Balthazar Cherbonneau avait lair dune figure échappée dun conte fantastique dHoffmann et se promenant dans la réalité stupéfaite de voir cette création falote. Sa face extrêmement basanée était comme dévorée par un crâne énorme que la chute des cheveux faisait paraître plus vaste encore. Ce crâne nu, poli comme de livoire, avait gardé ses teintes blanches, tandis que le masque, exposé aux rayons du soleil, sétait revêtu, grâce aux superpositions des couches du hâle, dun ton de vieux chêne ou de portrait enfumé. Les méplats, les cavités et les saillies des os sy accentuaient si vigoureusement, que le peu de chair qui les recouvrait ressemblait, avec ses mille rides fripées, à une peau mouillée appliquée sur une tête de mort. Les rares poils gris qui flânaient encore sur locciput, massés en trois maigres mèches dont deux se dressaient au-dessus des oreilles et dont la troisième partait de la nuque pour mourir à la naissance du front, faisaient regretter lusage de lantique perruque à marteaux ou de la moderne tignasse de chiendent, et couronnaient dune façon grotesque cette physionomie de casse-noisettes. Mais ce qui occupait invinciblement chez le docteur, cétaient les yeux ; au milieu de ce visage tanné par lâge, calciné à des cieux incandescents, usé dans létude, où les fatigues de la science et de la vie sécrivaient en sillages profonds, en pattes doie rayonnantes, en plis plus pressés que les feuillets dun livre, étincelaient deux prunelles dun bleu de turquoise, dune limpidité, dune fraîcheur et dune jeunesse inconcevables. Ces étoiles bleues brillaient au fond dorbites brunes et de membranes concentriques dont les cercles fauves rappelaient vaguement les plumes disposées en auréole autour de la prunelle nyctalope des hiboux. On eût dit que, par quelque sorcellerie apprise des brahmes et des pandits, le docteur avait volé des yeux denfant et se les était ajustés dans sa face de cadavre. Chez le vieillard, le regard marquait vingt ans ; chez le jeune homme, il en marquait soixante. Le costume était le costume classique du médecin : habit et pantalon de drap noir, gilet de soie de même couleur, et sur la chemise un gros diamant, présent de quelque rajah ou de quelque nabab. Mais ces vêtements flottaient comme sils eussent été accrochés à un portemanteau, et dessinaient des plis perpendiculaires que les fémurs et les tibias du docteur cassaient en angles aigus lorsquil sasseyait. Pour produire cette maigreur phénoménale, le dévorant soleil de lInde navait pas suffi. Sans doute Balthazar Cherbonneau sétait soumis, dans quelque but dinitiation, aux longs jeûnes des fakirs et tenu sur la peau de gazelle auprès des yogis entre les quatre réchauds ardents ; mais cette déperdition de substance naccusait aucun affaiblissement. Des ligaments solides et tendus sur les mains comme les cordes sur le manche dun violon reliaient entre eux les osselets décharnés des phalanges et les faisaient mouvoir sans trop de grincements. Le docteur sassit sur le siège quOctave lui désignait de la main à côté du divan, en faisant des coudes comme un mètre quon reploie et avec des mouvements qui indiquaient lhabitude invétérée de saccroupir sur des nattes. Ainsi placé, M. Cherbonneau tournait le dos à la lumière, qui éclairait en plein le visage de son malade, situation favorable à lexamen et que prennent volontiers les observateurs, plus curieux de voir que dêtre vus. Quoique la figure du docteur fût baignée dombre et que le haut de son crâne, luisant et arrondi comme un gigantesque uf dautruche, accrochât seul au passage un rayon du jour, Octave distinguait la scintillation des étranges prunelles bleues qui semblaient douées dune lueur propre comme les corps phosphorescents : il en jaillissait un rayon aigu et clair que le jeune malade recevait en pleine poitrine avec cette sensation de picotement et de chaleur produite par lémétique. « Eh bien, monsieur, dit le docteur après un moment de silence pendant lequel il parut résumer les indices reconnus dans son inspection rapide, je vois déjà quil ne sagit pas avec vous dun cas de pathologie vulgaire ; vous navez aucune de ces maladies cataloguées, à symptômes bien connus, que le médecin guérit ou empire ; et quand jaurai causé quelques minutes, je ne vous demanderai pas du papier pour y tracer une anodine formule du Codex au bas de laquelle japposerai une signature hiéroglyphique et que votre valet de chambre portera au pharmacien du coin. » Octave sourit faiblement, comme pour remercier M. Cherbonneau de lui épargner dinutiles et fastidieux remèdes. « Mais, continua le docteur, ne vous réjouissez pas si vite ; de ce que vous navez ni hypertrophie du cur, ni tubercules au poumon, ni ramollissement de la moelle épinière, ni épanchement séreux au cerveau, ni fièvre typhoïde ou nerveuse, il ne sensuit pas que vous soyez en bonne santé. Donnez-moi votre main. » Croyant que M. Cherbonneau allait lui tâter le pouls et sattendant à lui voir tirer sa montre à secondes, Octave retroussa la manche de sa gandoura, mit son poignet à découvert et le tendit machinalement au docteur. Sans chercher du pouce cette pulsation rapide ou lente qui indique si lhorloge de la vie est détraquée chez lhomme, M. Cherbonneau prit dans sa patte brune, dont les doigts osseux ressemblaient à des pinces de crabe, la main fluette, veinée et moite du jeune homme ; il la palpa, la pétrit, la malaxa en quelque sorte comme pour se mettre en communication magnétique avec son sujet. Octave, bien quil fût sceptique en médecine, ne pouvait sempêcher déprouver une certaine émotion anxieuse, car il lui semblait que le docteur lui soutirait lâme par cette pression, et le sang avait tout à fait abandonné ses pommettes. « Monsieur Cherbonneau, je ne sais si vous me guérirez, et, après tout, je nen ai nulle envie, mais je dois avouer que vous avez pénétré du premier coup la cause de létat mystérieux où je me trouve. Il me semble que mon corps est devenu perméable, et laisse échapper mon moi comme un crible leau par ses trous. Je me sens fondre dans le grand tout, et jai peine à me distinguer du milieu où je plonge. La vie dont jaccomplis, autant que possible, la pantomime habituelle, pour ne pas chagriner mes parents et mes amis, me paraît si loin de moi, quil y a des instants où je me crois déjà sorti de la sphère humaine : je vais et je viens par les motifs qui me déterminaient autrefois, et dont limpulsion mécanique dure encore, mais sans participer à ce que je fais. Je me mets à table aux heures ordinaires, et je parais manger et boire, quoique je ne sente aucun goût aux plats les plus épicés et aux vins les plus forts ; la lumière du soleil me semble pâle comme celle de la lune, et les bougies ont des flammes noires. Jai froid aux plus chauds jours de lété ; parfois il se fait en moi un grand silence comme si mon cur ne battait plus et que les rouages intérieurs fussent arrêtés par une cause inconnue. La mort ne doit pas être différente de cet état si elle est appréciable par les défunts. ? Vous avez, reprit le docteur, une impossibilité de vivre chronique, maladie toute morale et plus fréquente quon ne pense. La pensée est une force qui peut tuer comme lacide prussique, comme létincelle de la bouteille de Leyde, quoique la trace de ses ravages ne soit pas saisissable aux faibles moyens danalyse dont la science vulgaire dispose. Quel chagrin a enfoncé son bec crochu dans votre foie ? Du haut de quelle ambition secrète êtes-vous retombé brisé et moulu ? Quel désespoir amer ruminez-vous dans limmobilité ? Est-ce la soif du pouvoir qui vous tourmente ? Avez-vous renoncé volontairement à un but placé hors de la portée humaine ? ? Vous êtes bien jeune pour cela. ? Une femme vous a-t-elle trompé ? ? Non, docteur, répondit Octave, je nai pas même eu ce bonheur. ? Et cependant, reprit M. Balthazar Cherbonneau, je lis dans vos yeux ternes, dans lhabitude découragée de votre corps, dans le timbre sourd de votre voix, le titre dune pièce de Shakespeare aussi nettement que sil était estampé en lettres dor sur le dos dune reliure de maroquin. ? Et quelle est cette pièce que je traduis sans le savoir ? dit Octave, dont la curiosité séveillait malgré lui. ? Loves labours Lost, continua le docteur avec une pureté daccent qui trahissait un long séjour dans les possessions anglaises de lInde. ? Cela veut dire, si je ne me trompe, peines damour perdues. ? Précisément. » Octave ne répondit pas ; une légère rougeur colora ses joues, et, pour se donner une contenance, il se mit à jouer avec le gland de sa cordelière. Le docteur avait reployé une de ses jambes sur lautre, ce qui produisait leffet des os en sautoir gravés sur les tombes, et se tenait le pied avec la main à la mode orientale. Ses yeux bleus se plongeaient dans les yeux dOctave et les interrogeaient dun regard impérieux et doux. « Allons, dit M. Balthazar Cherbonneau, ouvrez-vous à moi, je suis le médecin des âmes, vous êtes mon malade, et, comme le prêtre catholique à son pénitent, je vous demande une confession complète, et vous pourrez la faire sans vous mettre à genou. ? A quoi bon ? En supposant que vous ayez deviné juste, vous raconter mes douleurs ne les soulagerait pas. Je nai pas le chagrin bavard, ? aucun pouvoir humain, même le vôtre, ne saurait me guérir. ? Peut-être », fit le docteur en sétablissant plus carrément dans son fauteuil, comme quelquun qui se dispose à écouter une confidence dune certaine longueur. « Je ne veux pas, reprit Octave, que vous maccusiez dun entêtement puéril, et vous laisser, par mon mutisme, un moyen de vous laver les mains de mon trépas ; mais, puisque vous y tenez, je vais vous raconter mon histoire ; ? vous en avez deviné le fond, je ne vous en disputerai pas les détails. Ne vous attendez à rien de singulier ou de romanesque. Cest une aventure très simple, très commune, très usée ; mais, comme dit la chanson de Henri Heine, celui à qui elle arrive la trouve toujours nouvelle, et il en a le cur brisé. En vérité, jai honte de dire quelque chose de si vulgaire à un homme qui a vécu dans les pays les plus fabuleux et les plus chimériques. ? Nayez aucune crainte ; il ny a plus que le commun qui soit extraordinaire pour moi, dit le docteur en souriant. ? Eh bien, docteur, je me meurs damour. » |