Jacques Louis David

1748-1825

Galerie 7

Graphiques après 1792


Chef de file de la nouvelle école de peinture

Depuis 1781, David pensait faire, pour répondre à la commande des bâtiments du roi, une grande peinture d'histoire inspirée du thème du combat des Horaces et des Curiaces et indirectement de la pièce de Pierre Corneille Horace. Mais c'est trois ans plus tard qu'il mène à bien ce projet en choisissant un épisode absent de la pièce Le Serment des Horaces (1785 musée du Louvre) qu'il reprend peut être de l'Histoire romaine de Charles Rollin[31], ou s'inspire d'une toile de Gavin Hamilton Le Serment de Brutus[32]. Grâce à un financement de son beau-père, David part pour Rome en octobre 1784, accompagné de son épouse et d'un de ses élève et assistant Jean-Germain Drouais qui concours pour le grand prix de peinture. Il poursuit dans le Palazzo Costanzi la réalisation de son tableau, qu'il avait commencé à Paris.

David ne s'est pas tenu à la dimension de dix pieds sur dix (trois mètres sur trois environ) imposée par les Bâtiments du Roi, mais agrandit la toile, lui donnant une largeur de dix pieds sur treize (3,30m sur 4,25m). Sa désobéissance aux instructions officielles lui vaut une réputation d'artiste rebelle et indépendant[33]. Il prend l'initiative d'exposer sa toile à Rome, avant la présentation officielle au Salon, où elle connaît un grand retentissement dans le milieu des artistes et des archéologues.


La Mort de Socrate (1787) Metropolitan museum of art NYA la suite de Jacques Brengues[34], Luc de Nanteuil et Philippe Bordes ont avancé que le peintre aurait été franc-maçon[35]. Mais ce n'est qu' en 1989 lors du colloque David contre David qu' Albert Boime a pu attester sur la base d' un document daté de 1787 de l'appartenance du peintre à la loge maçonnique de la modération comme membre affilié et suggère que le thème du serment que l'on retrouve dans plusieurs œuvres comme Le serment du jeu de paume, la distribution des aigles, Léonidas aux thermopyles, fut peut être inspiré à David par les rituels de la Franc-maçonnerie[36].

Malgré son succès à Rome, et le soutien du marquis de Bièvre, il doit se contenter d'un mauvais emplacement pour sa toile au salon de 1785, qu'il impute à ses mauvaises relations avec Jean-Baptiste Pierre premier peintre du Roi et directeur de l'Académie des beaux-arts[37], mais qui en fait est dû au retard pris pour envoyer l'œuvre à Paris après l'ouverture du Salon[37]. Cela n'empêche pas le Serment des Horaces de connaître un grand succès public et critique, et de faire considérer David comme le chef de file de la nouvelle école de peinture[38]que l'on ne nomme pas encore le néoclassicisme[39].

Les succès de David comme artiste établi et reconnu par ses pairs, comme portraitiste de la haute société de son temps et comme professeur, ne l'empêchent pas d'être en butte aux jalousies de l'Académie. Le concours de 1786 pour le Prix de Rome est annulé car les artistes candidats sont tous des élèves de son atelier[40], et sa candidature pour le poste de directeur de l'Académie de France à Rome est refusée[41].


Paris et Hélène (1788) musée du LouvreCette même année, en l'absence d'une commande officielle du roi, il satisfait à celle de Charles Michel Trudaine de la Sablière, un aristocrate libéral, seigneur du Plessis-Franc et conseiller au parlement de Paris, en peignant la Mort de Socrate (1787 Metropolitan museum of art), un tableau de demi-figure (1,29 mètre sur 1,96 mètre). Le geste de la main dirigée vers la coupe fut suggéré au peintre, selon le biographe P. A. Coupin, par son ami le poète André Chénier[42]. Exposée au salon de 1787 l'œuvre se trouve en concurrence avec la version que Peyron présente de la même scène, et qui était commandée par les bâtiments du roi. De fait, en choisissant sciemment le même sujet David se confronte à nouveau avec son ancien rival du prix de Rome de 1773 et prend sa revanche par le succès qu'il rencontre lors de son exposition[43].

Il peint en 1788 Les Amours de Pâris et d'Hélène (1788 musée du Louvre) pour le comte d'Artois, futur Charles X, qu'il avait commencé deux ans auparavant. C'est la seule commande émanant directement d' un membre de la famille royale; celle d'un portrait de Louis XVI montrant la constitution au dauphin, que le roi lui demande en 1792, ne sera jamais réalisée[44]. L'année 1788 fut troublée par la mort précoce de son élève favori Jean-Germain Drouais, des suites de la petite vérole. À l'annonce de cette nouvelle le peintre écrivit « J'ai perdu mon émulation

Tête du Marat mort
1793
Encre de stylo, noire et brune, 270 x 210 millimètres
Musée National du Château, Versailles

Marie Antoinette sur le chemin à la guillotine
1793
Stylo et encre, 150 x 100 millimètres
Auvent De Musée du, Paris

Le représentant des personnes en service
1794
Stylo, encre et watercolour, 315 x 220 millimètres
Musée Carnavalet, Paris

Le Gouvernement Anglais
1794
Gravure à l'eau-forte colorée par main, 248 x 392 millimètres
Biliotheque Nationale, Paris

Femme dans un Turban
1794
Stylo et encre brune, 370 x 260 millimètres
Collection privée

Homer Exposant ses vers aux Grecs
1794
Craie, stylo, encre et lavage noirs et rouges, 272 x 345 millimètres
Auvent De Musée du, Paris

Portrait de Jeanbon Saint-Andr?B >
1795
Stylo, encre noire, lavage et points culminants blancs, diamètre 182 millimètres
Institut D'Art, Chicago

L'arrivée chez Hôtel de Ville
1805
Encre de stylo, brune et noire avec les points culminants blancs, 262 x 408 millimètres
Auvent De Musée du, Paris

Napoleon Tenant La Couronne De Josephine
1805
Crayon noir, 293 x 253 millimètres
Auvent De Musée du, Paris

Étude nue de pape Pius VII
1805
Graphite fini de crayon noir, 293 x 253 millimètres
Auvent De Musée du, Paris

L'impératrice Josephine se mettant à genoux avec Mme. de la Rochefoucauld et Mme. de la Valette
1806
Crayon et graphite noirs, 274 x 391 millimètres
Auvent De Musée du, Paris

Étude pour la distribution des normes d'aigle
1808
Stylo, encre noire, lavage gris et points culminants blancs, 181 x 290 millimètres
Auvent De Musée du, Paris