20 - LOiseau
captif
Car quand il pleut et le
soleil des cieux
Ne reluit point, tout homme est soucieux.
CLÉMENT MAROT.
.........Yet shall reascend
Self raised, and repossess its native seat.
LORD BYRON.
Depuis de si longs jours prisonnier, tu tennuies,
Pauvre oiseau, de ne voir quintarissables pluies
De filets gris rayant un ciel noir et brumeux,
Que toits aigus baignés de nuages fumeux.
Aux gémissements sourds du vent dhiver qui passe
Promenant la tourmente au milieu de lespace,
Tu noses plus chanter ; mais vienne le printemps
Avec son soleil dor aux rayons éclatants,
Qui dun regard bleuit lémail du ciel limpide,
Ramène doutre-mer lhirondelle rapide
Et jette sur les bois son manteau velouté,
Alors tu reprendras ta voix et ta gaîté ;
Et si, toujours constant à ta douleur austère,
Tu regrettais encor la forêt solitaire,
Lorme du grand chemin, le rocher, le buisson,
La campagne que dore une jaune moisson,
La rivière, le lac aux ondes transparentes,
Que plissent en passant les brises odorantes,
Je tabandonnerais à ton joyeux essor.
Tous les deux cependant nous avons même sort,
Mon âme est comme toi : de sa cage mortelle
Elle sennuie, hélas ! et souffre, et bat de laile
;
Elle voudrait planer dans locéan du ciel,
Ange elle-même, suivre un ange Ithuriel,
Senivrer dinfini, damour et de lumière,
Et remonter enfin à la cause première.
Mais, grand Dieu ! quelle main ouvrira sa prison,
Quelle main à son vol livrera lhorizon ?
|