Roses
de Noêl
1 - Avant Propos
Les quelques poëmes qui suivent ne sont
pas des oeuvres d'art.
Ces pages intimes, tant que ma si faible santé et les agitations
de ma vie me l'ont permis, je les écrivais régulièrement
pour mon
adorée mère, lorsque revenaient le 16 février, jour
anniversaire
de sa naissance, et le 19 novembre, jour de sa fête, sainte
Elisabeth. Parmi ces vers, destinés à elle seule, j'avais
choisi
déjà quelques odes qui ont trouvé place dans mes
recueils. Les
autres ne me paraissaient pas devoir être publiés, et je
sais
bien ce qui leur manque.
Presque jamais on ne se montre bon ouvrier, lorsqu'on écrit
sous l'impression d'un sentiment vrai, au moment même où
on
l'éprouve. Mais, en les donnant aujourd'hui au public, j'obéis
à
la volonté formellement exprimée de Celle qui ne sera jamais
absente de moi et dont les yeux me voient. D'ailleurs, en y
réfléchissant, j'ai pensé qu'elle a raison, comme
toujours; car
le poëte qui veut souffrir, vivre avec la foule et partager avec
elle les suprêmes espérances, n'a rien de caché pour
elle, et
doit toujours être prêt à montrer toute son âme.
Theodore de Banville
Paris, le 19 novembre 1878.
ROSES DE NOEL
A MA MERE
MADAME CLAUDE-THEODORE DE BANVILLE
Née Elisabeth-Zélie Huet
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