Le Grand Meaulnes
Alain-Fournier
Préface
Henri-Alban Fournier
(Alain-Fournier est un demi-pseudonyme) est né le 3 octobre
1886, à La
Chapelle-d'Angillon (Cher). Après une enfance passée
en Sologne et dans le Bas-Berry, où ses parents
sont instituteurs, il commence ses études secondaires à
Paris, puis va préparer à Brest le concours
d'entrée à l'Ecole Navale, à quoi il renonce
bientôt, ayant compris qu'il ne pourrait jamais vivre loin de
ces campagnes de son enfance qu'il a passionnément aimées.
Il revient faire sa philosophie à Bourges.
Puis, ayant choisi la carrière de l'enseignement des Lettres,
il poursuit ses études au Lycée Lakanal, à
Sceaux, où il se lie de profonde amitié avec Jacques
Rivière (qui épousera en 1909 se jeune soeur
Isabelle). Tous deux se lancent à la recherche de la vérité
et de la beauté dans tous les arts: peinture,
musique et surtout littérature, où ils seront les premiers
à découvrir, parmi les jeunes écrivains - alors
incompris et moqués - ceux qui deviendront les grands noms
de notre époque: Claudel, Péguy, Valéry,
etc. En juin 1905, Henri avait rencontré celle qui, sous le
nom d'Yvonne de Galais sera l'héroine du
Grand Meaulnes. Brève rencontre, unique conversation le long
des quais de la Seine, d'où est né en
lui, cependant, ce qui sera le grand amour de sa vie. Il ne retrouvera
qu'en 1913, après huit ans de
recherches et de souffrances, pour une deuxièle courte rencontre,
"La Belle Jeune Fille", alors mariée et
mère de deux enfants.
Ses études
ayant été interrompues en 1907 par les deux ans de son
service militaire, il ne les avait pas
reprises. Il avait tenu alors quelque temps un Courrier littéraire,
publié divers poèmes, essais, contes
(réunis plus tard sous le titre Miracles), cependant que s'élaborait
lentement l'oeuvre qui l'a rendu célèbre.
Et c'est quelques
mois après la deuxième rencontre - la dernière
- que parut Le Grand Meaulnes
commencé presque au lendemain de la première, patiemment
bâti, remanié, transformé au long de ces
huit années, et qui est l'histoire, à peine transposée,
de tout ce qu'il avait vécu jusqu'alors, et du grand
douloureux amour qui a dominé sa vie.
Un an plus tard, il
était tué aux Eparges, le 22 septembre 1914.
Sa soeur Isabelle,
à qui est dédié le roman, après la mort
de son mari, Jacques Rivière, en 1925, publia
l'abondante Correspondance des deux amis; ensuite les Lettres au Petit
B. (René Bichet, un
gentil camarade de Lakanal) et les Lettres d'Alain-Fournier à
sa Famille, puis des souvenirs sur
son frère: Images d'Alain-Fournier, etc.
A ma soeur Isabelle.
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