Le
Faune
Un
vieux faune de terre cuite
Rit au centre des boulingrins,
Présageant sans doute une suite
Mauvaise à ces instants sereins
Qui
m'ont conduit et t'ont conduite,
- Mélancoliques pélerins, -
Jusqu'à cette heure dont la fuite
Tournoie au son des tambourins.
Mandoline
Les
donneurs de sérénades
Et les belles écouteuses
Échangent des propos fades
Sous les ramures chanteuses.
C'est
Tircis et c'est Aminte,
Et c'est l'éternel Clitandre,
Et c'est Damis qui pour mainte
Cruelle fait maint vers tendre.
Leurs
courtes vestes de soie,
Leurs longues robes à queues,
Leur élégance, leur joie
Et leurs molles ombres bleues
Tourbillonnent
dans l'extase
D'une lune rose et grise,
Et la mandoline jase
Parmi les frissons de brise.