Auguste Rodin
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1840 ~ 1917
Galerie 11
Sculptures Parcs
La porte de l'enfer ( galerie 3 )
Les cinq épreuves en bronze de cette composition magistrale sont conservés au Musée national d'Art Occidental de Tokyo, au Rodin Museum de Philadelphie, au Musée Rodin de Paris, à la Kunsthaus de Zürich et à l'University Museum of Art de Stanford.
Par un arrêté du 16 août 1880,
Rodin reçut du sous-secrétariat aux Beaux-Arts la commande d'une
porte de bronze destinée au futur musée des Arts décoratifs.
Il était convenu que ce monument serait constitué de bas-reliefs,
illustrant les tourments de l'enfer que subissent les damnés, tels
que les décrit Dante dans sa Divine Comédie. De ce choix iconographique
lui vient le nom de Porte de l'Enfer. Afin de réaliser ce projet, le
sculpteur se vit attribuer un des ateliers du Dépôt des marbres,
au 182, rue de l'Université. Rodin travailla à cette commande
jusqu'à sa mort en 1917, sans jamais mettre un terme à cette
ambitieuse réalisation, où il souhaitait illustrer une grande
allégorie des passions humaines à travers la représentation
du nu.
Le texte de Dante dont est extraite la formule «Lasciate ogni speranza
voi ch'entrate» qui domine le monument n'est cependant pas la seule
source littéraire qu'utilise Rodin; certains éléments
s'inspireront de Baudelaire. Ainsi, l'Enlèvement auprès duquel
il fait figurer le premier vers du poéme intitulé la Beauté:
«Je suis belle, ô mortels! comme un rêve de pierre...»
Les sources plastiques auxquelles se réfère Rodin sont, elles
aussi, nombreuses, et il est nécessaire de citer les influences reçues
de Michel-Ange (la fresque du Jugement dernier), de William Blake ou de Gustave
Doré (illustrations de l'uvre de Dante).
Plusieurs maquettes de petites dimensions sont réalisées à
partir de 1880, sur lesquelles apparaissent progressivement les différents
sujets chargés d'illustrer les thèmes chers à Dante.
La troisième maquette porte ainsi la représentation de Paolo
et Francesca sur le vantail de gauche, tandis qu'à droite figurent
Ugolin et ses fils, et qu'au-dessus des vantaux, au centre du tympan, se reconnaît
déjà l'esquisse du Penseur. Le groupe des Trois Ombres, qui
devait ultérieurement couronner la porte, ne faisait pas encore partie
de l'ensemble.
Dans l'uvre définitive, ces esquisses, comme les quelque deux
cents autres figures ébauchées qui occuperont la porte et son
encadrement, seront, après avoir été extraites du contexte,
à l'origine d'un grand nombre des plus célèbres sculptures
de Rodin. Citons, entre autres, le Penseur et le Baiser. À partir d'éléments
dissociés de l'ensemble, et réutilisés selon les principes
du marcottage, Rodin peut faire figurer des éléments semblables,
mais différemment agencés, en plusieurs endroits de sa composition;
il peut aussi en faire une uvre indépendante. Ainsi, un buste
nommé la Martyre apparaît au tympan de la Porte dans le groupe
la Faunesse à genoux. Mais, extrait de cet ensemble, il fait partie
d'Orphée et les Ménades.
Ce n'est qu'en 1926 que fut enfin coulé le premier exemplaire en bronze de ce monument, aujourd'hui conservé au musée Rodin de Philadelphie. Quelques autres furent fondus ultérieurement, dont celui aujourd'hui conservé au musée Rodin
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