Stéphane Mallarmé
1842 - 1898
Les grandes heures de Valvins
Mallarmé
et la "Revue Blanche"
Cette
foule hagarde ! Elle annonce : Nous sommes la triste opacité
de nos spectres futurs |
Mallarmé et la "Revue Blanche" En saison,
Thadée Natanson et sa femme ouvraient aux collaborateurs de la
"Revue Blanche" et à leurs amis "La Grangette",
leur maison de Valvins, qu'ils avaient acheté spécialement
pour être à coté de Mallarmé en 1894. Olivier
Barrot et Pascal Ory dans leur livre "La Revue Blanche" disent
à propos de Mallarmé: "Cet homme du XIXème
siècle réunissait chez lui ce que le XXème comportera
de plus éminent, Gide, Valéry, Claudel. Où était
Proust? Si Mallarmé n'a pas exercé sur la seule Revue
Blanche sa vertigineuse influence tutélaire, la publication des
Natanson, voisin du Maître de Valvins, s'est inclinée devant
lui, lui offrant une chronique au long de l'année 1895, "Variation
sur un sujet". Il y donna aussi quelques poèmes et chroniques,
et y retrouva le temps d'un article ses amis wagnériens et symbolistes
Régnier, Gourmont, Vielé-Griffin, Verhaeren. Le texte
de la conférence donnée par Mallarmé à Oxford
et Cambridge, parut en avril 1894 dans la "Revue Blanche".
Les Mardis de la Rue de Rome deviendront le "Rendez-vous"
des poètes symbolistes". Rémy de Gourmont se souvient:
"On écoutait sa parole comme un oracle. Vraiment, c'était
bien une sorte de Dieu". A "La Grangette" de Valvins,
Thadée et Misia Natanson recevaient entre autres Zola, Maeterlinck,
Anet, Willy et Colette, Monet, Manet, Corot, Sisley, Pissaro, Puvis
de Chavannes. Cette Maison, au temps des Natanson, voyait aussi quelques
fois l'apparition d'Octave Mirbeau qui n'habitait pas loin de Fontainebleau.
Misia, muse hospitalière, y posait pour d'innombrables portraits
et photos et jouait du piano pour ses invités magnétisés
par cette musicienne autant que par sa musique. Bonnard et Vallotton
ont laissé une série de magnifiques portraits de Misia
avec ses cheveux en brioche et son corps épanoui.
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