Guy De Maupassant

« Et, dans la suite des temps, ceux qui ne le connaîtront que par
ses œuvres l'aimeront pour l'éternel chant d'amour qu'il a chanté à la vie »
Émile Zola

Correspondance (1880)

A Jules Ferry

A JULES FERRY

MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
ET DES BEAUX-ARTS
CABINET ET SECRÉTARIAT
BUREAU DES TRAVAUX HISTORIQUES
ET SOCIÉTÉS SAVANTES
Paris, le ... décembre 1880.

Monsieur le Ministre,
Vous avez bien voulu déjà m'accorder un congé pour me permettre de rétablir ma santé gravement attaquée. Les accidents dont je souffre, qui avaient sensiblement diminué, viennent de reprendre violemment à l'approche de l'hiver, ainsi que le constate le certificat ci-joint de M. le Docteur Rendu1 ; et je me trouve de nouveau dans la nécessité de suivre un traitement pénible et compliqué.
Dans ces circonstances, je viens solliciter de votre bienveillance, Monsieur le Ministre, une prolongation de congé de six mois, sans appointements, afin que je puisse passer les jours froids dans un climat plus propice à la maladie dont je suis atteint.
J'ai l'honneur d'être, Monsieur le Ministre, votre respectueux et obéissant serviteur.

GUY DE MAUPASSANT,
employé au Bureau des Travaux Historiques.

1 Certificat :

2, rue de l'Université
Mardi. Jeudi. Samedi.
de midi à 2 heures.

Je soussigné, médecin des hôpitaux, certifie que M. de Maupassant que j'ai soigné déjà à plusieurs reprises pour une névralgie occipitale accompagnée de palpitations, est repris des mêmes accidents et qu'il lui serait préjudiciable de se soumettre à un travail intellectuel assidu.

Le 7 Xbre. 1880.

Dr. RENDU.