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Théodore
de Banville
1823 - 1891
1 Les Cariatides (1843)
Livre Troisième
42
- A ma Mère, Madame Élisabeth-Zélie de Banville
«Sans
la justesse de l'expression, pas de poésie.»
Théodore de Banville, Petit Traité de poésie française.
LES CARIATIDES LIVRE
TROISIÈME A ma Mère, Madame Élisabeth-Zélie de Banville Mère, si peu qu'il
soit, l'audacieux rêveur L'artiste, le héros amoureux
des dangers L'apôtre qui parfois peut comme
un séraphin Tous ces hommes sacrés, élus
mystérieux Mais nous qui pour donner l'impérissable
amour Nous qui, sans nous lasser, dans nos
coeurs même ouvrant Nous qui devons garder sur nos fronts
éclatants, N'est-ce pas, n'est-ce pas, dis-le,
toi qui me vois Petits, leurs mains calmaient nos
plus vives douleurs, Notre mère enchantait notre
calme sommeil, Notre mère berçait d'un
refrain triomphant Tout poëte, ébloui par
le but solennel Et ce martyr, qui porte une blessure
au flanc O toi dont les baisers, sublime et
pur lien! Et, puisque celle enfin qui l'a reçu
des cieux Va, tu peux te parer de l'objet de
tes soins Février 1842. |