![]() |
Alain
Fournier
1886 - 1914
Biographie
Alain-Fournier, pseudonyme d'Henri Alban Fournier (3 octobre 1886 - 22 septembre 1914), était un écrivain français mort à l'âge de vingt-sept ans après avoir écrit un unique roman, le Grand Meaulnes. |
![]() |
1)
Lenfance et ladolescence ( 1886-1904)
Henri- Alban Fournier ( il prendra en littérature le demi-pseudonyme dAlain-Fournier) est né le 3 octobre 1886 dans le Cher , à la Chapelle-dAngillon. Fils dinstituteurs, il passe son enfance dans le sud du Berry. En 1891 , son père est nommé à l école d Epineuil-le-Fleuriel . Le futur Alain-Fournier y sera son élève jusquen 1898 , avant dentrer en sixième, comme pensionnaire au lycée Voltaire à Paris. En 1901 il songe à devenir marin et rentre en seconde au lycée de Brest pour se préparer à lEcole Navale. Mais il y renonce et vient, en janvier 1903 , passer son baccalauréat au lycée de Bourges. En octobre 1903 Alain-Fournier va préparer lEcole normale supérieure au lycée Lakanal à Sceaux. Cest là quil rencontre Jacques Rivière qui devient son meilleur ami. Ils échangeront jusquen 1914 une importante et passionnante correspondance . Jacques Rivière deviendra , en 1909 , son beau- frère en épousant en effet Isabelle Fournier, de trois ans plus jeune que son frère. Cette photo dAlain-Fournier, sans doute lune des plus connues, a été prise en septembre 1905 à la Chapelle dAngillon . Alain-Fournier a alors près de 19 ans. 2) La rencontre ( 1905-1909) Le 1er juin 1905 , jour de l Ascension , Alain-Fournier, jeune lycéen de 18 ans vient de visiter '' le Salon de la Nationale '' au Petit Palais. En descendant l escalier de pierre , son regard croise celui dune grande jeune fille blonde , élégante, élancée, portant un ''grand manteau marron ''. Il la suit sur le Cours -la-Reine, puis sur un bateau mouche où elle sembarque et enfin laccompagne à distance jusquà sa maison du boulevard Saint Germain . Il revient plusieurs fois sous ses fenêtres et sa persévérance sera récompensée. Le 10 juin, il a pu apercevoir derrière la vitre le visage de la jeune fille . Surprise , mais souriante. Le lendemain 11 juin, jour de la Pentecôte, il est encore là, tôt le matin et la jeune fille sort de cette maison, un livre de prières à la main. Avant quelle ne monte dans le tramway il laccoste et murmure : '' Vous êtes belle''. Rabroué mais non dépité, il la suit jusquà l église Saint- Germain des Près. A la fin de la messe, il laborde à nouveau et cest '' la grande, belle, étrange et mystérieuse conversation '' entre deux êtres qui, jusquau pont des Invalides vont laisser vivre leur rêve. Au coin du Pont de la Concorde , elle lui demande son nom, il lui dit. Elle hésite une seconde , puis ''regardant bien droit, pleine de noblesse et de confiance elle a dit fièrement : Mon nom ? je suis mademoiselle Yvonne de Galais...'' Hélas la réalité reprend ses droits : la jeune fille est fiancée , son destin est tracé . Avant de se perdre dans la foule , elle se retourne vers celui quelle vient de quitter et à qui elle a demandé de ne pas la suivre. Une dernière fois le regarde longuement. Cette rencontre, dont il a noté tous les détails, dès les jours suivants, va déterminer la vie entière dAlain-Fournier. Il la transposera quasi littéralement dans le Grand Meaulnes. Pendant huit ans, Alain-Fournier sefforcera de raconter son histoire en lassociant à ses plus chers souvenirs denfance. Parallèlement au Grand Meaulnes, il écrira également des nouvelles et des poèmes. En 1906 , le jour anniversaire de lAscension, Alain-Fournier guette vainement la jeune fille sur Le Cours la reine et confie le soir même à Jacques Rivière : ''Elle nest pas venue. Dailleurs fut-elle venue, quelle naurait pas été la même ''. Cette année-là, il échoue au concours dentrée à lEcole Normale. En 1907 , au terme dune ultime année de ''Khâgne'' au lycée Louis Le Grand, il échoue de nouveau à lEcole Normale. Il apprend également le récent mariage dYvonne de Quiévrecourt. En 1908 et 1909 , il fait son service militaire : après le peloton délève-officier à Laval , il est nommé sous-lieutenant à Mirande (Gers). Toujours hanté par le souvenir dYvonne, il écrit quelques poèmes et essais qui seront repris plus tard sous le titre Miracles. Yvonne de Quiévrecourt est née en 1885 à Paris. Le 1er juin 1905, jour de lAscension, elle croise Alain-Fournier, jeune lycéen de 18 ans, qui descend les marches du Petit Palais. Le 17 octobre 1906 , elle épouse un médecin de marine Amédée Brochet de Vaugrigneuse ; un mariage de raison souhaité par son père. 3) Le Grand Meaulnes (1910 -1913) Après son service militaire , Alain-Fournier cherche un emploi , il trouve en avril 1910 un poste de rédacteur à Paris-Journal . Il a une liaison avec Jeanne Bruneau , une modiste de la rue Chanoinesse, originaire de Bourges. Il se donne tout entier à elle, mais elle ne le comprend pas. Le 19 Octobre 1910 il écrit à Jacques et sa sur : ''Cest fini''. Ils se reverront pourtant et la rupture définitive ne se produira quau mois davril 1912 . Alain-Fournier confiera dans sa correspondance : '' Jai fait tout cela pour me prouver à moi-même que je navais pas trouvé l amour .'' A partir de 1910 , Alain-Fournier, installé rue Cassini, se met pour de bon à l écriture du Grand Meaulnes. En 1912 , il quitte la rédaction de Paris-Journal, devient le secrétaire de Claude Casimir -Perier avant dentamer avec la femme de ce dernier la célèbre actrice madame Simone, de son vrai nom Pauline Benda, une liaison orageuse. Fin juillet 1913 , huit ans après la rencontre du Grand Palais , grâce à lentremise de Jeanne de Quiévrecourt, sa sur , Alain-Fournier rencontre une dernière fois Yvonne de Vaugrigneuse, désormais mère de deux enfants. Il la quitte donc pour toujours et revient vers Simone. Achevé au début de 1913 , Le Grand Meaulnes paraît dabord dans La Nouvelle Revue française ( de juillet à octobre 1913 ), puis en volume chez Emile-Paul. Sélectionné pour le prix Goncourt , Le Grand Meaulnes obtient 5 voix au dixième tour de scrutin ( alors quil lui en suffisait de 6 pour avoir le prix). Pourtant au onzième tour, cest Le Peupler de la Mer de Marc Elder qui aura le Prix Goncourt. 4) La guerre , la Mort ( 1914) Au début de 1914 Alain-Fournier ébauche une pièce de théâtre , la Maison dans la forêt, et commence un nouveau roman , Colombe Blanchet, qui restera inachevé. Mobilisé dès la déclaration de guerre, en août 1914 , Alain Fournier rejoint le front comme lieutenant d infanterie. Le 22 septembre 1914 , il est tué au sud de Verdun, dans les Hauts de Meuse. Il navait pas encore vingt-huit ans. Porté disparu avec vingt de ses compagnons darmes , son corps a été découvert dans une fosse commune où les Allemands lavaient entérré. Il a été identifié en novembre 1991 et est maintenant inhumé dans le cimetière militaire de Saint-Remy la Calonne (Meuse). La tombe d'Alain Fournier
|