La Transfiguration est le dernier tableau
peint par Raphaël, commencé en 1518, inachevé de
sa main en 1520, date de sa mort.
La transfiguration a été commandée,
en même temps quune deuxième uvre intitulée
La résurrection de Lazare réalisée par Sebastiano
del Piombo, par le cardinal Jules de Médicis (futur Clément
VII). Ce sont deux tableaux dautel pour sa résidence épiscopale
de Narbonne. Cette uvre est la dernière de Raphaël.
Elle fut inaachevée, à sa mort d'un excès de fièvre
en avril 1520, et continuée par latelier du maître,
et probablement par Giulio Romano. De 1523 à 1797, le tableau
reste exposé dans l'église San Pietro in Montorio de Rome.
Enlevé par les Français au traité de Tolentino,
il a été restitué en 1817 après la mort
de Napoléon et est conservé depuis dans les Musées
du Vatican.
Composition
Le tableau comporte deux parties narratives distinctes :
La partie supérieure montre la Transfiguration
sur le mont Tabor, le Christ flottant devant des nuages illuminés,
entre les prophètes Moïse et Élie, au dessus de Pierre,
Jacques et Jean.
La partie inférieure montre les apôtres
et les croyants, impuissants devant la possession démoniaque
d'un garçon. L'apparition du Christ le libère miraculeusement
de sa maladie[1].
Analyse et iconographie
La Transfiguration est un épisode de la vie du Christ où
son apparence physique change pendant sa vie sur terre révélant
ainsi sa nature divine. Selon la Bible, cet épisode se situe
après la multiplication des pains, au moment où les disciples
reconnaissent en lui le Messie. Au cours de la fête des tentes,
il se serait rendu sur le mont Thabor avec ses disciples Pierre, Jacques
et Jean et se serait alors métamorphosé. Son visage changea
et ses vêtements devinrent dun blanc éclatant en
présence de Moïse et ÉLie, à droite, reconnaissable
aux tables de la loi quil tient entre les bras.
On observe une vive lumière blanche
lentourant, provoquant même un vent improbable, surnaturel,
traduit par les drapés dElie et de Moïse ainsi que
leurs cheveux. Les nuages même sont concentrés autour de
Jésus. Celui-ci, vêtu de blanc, en léger contrapposto,
les hanches larges, le drapé flottant, les bras ouverts, est
représenté en lévitation.
Les deux petits personnages à droite
qui sont en train de prier et qui napparaissent pas dans le passage
de la Bible sont Félix et Agapit qui soutiennent alors la manifestation
du Christ.
Le mont Thabor est représenté
par un monticule de terre et en guise de décor on peut observer
quelques arbres et sur la gauche, au lointain, un village.
Cette scène tirée de Mathieu
17, est immédiatement suivie dune histoire ou il est question
de la guérison dun garçon possédé,
et cest ce que décide de représenter Raphaël
dans la partie inférieure.
Si le moment de la scène précédente
semble être dun long silence, les nombreux personnages à
droite de la partie basse semblent tous pris de panique aux côtés
du jeune garçon possédé et de son père vêtu
de vert, qui le supporte. L'enfant adopte une posture bras écartés,
un vers le ciel, l'autre vers le sol, les yeux révulsés.
À gauche les apôtres, qui ne
parviennent pas à guérir lenfant, pris également
de panique lisibles dans leurs gestes, regards, mimiques, bras tendus...
L'attitude du monde croyant incertain serait
la traduction du trouble causé par la parution des 95 thèses
de Luther en 1517.
L'usage des couleurs vives (luminisme), de
mimiques excessives, les poses mêmes (celle du Christ en particulier)
annoncent le maniérisme.
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