Henri Matisse a
grandi à Bohain-en-Vermandois dans la graineterie tenue par ses
parents.
Il commence sa vie professionnelle comme clerc de Maître du Conseil.
À vingt ans, à la suite d'une crise d'appendicite, il est
contraint de rester à l'hôpital. Pour occuper ses journées,
sa mère lui offre une boîte de peinture. Il découvre
alors le plaisir de peindre.
Dès son rétablissement, tout réintégrant l'étude,
il s'inscrit au cours de dessin de l'école Quentin de La Tour destinée
aux dessinateurs en textile de l'industrie locale.
En 1890, Matisse abandonne définitivement les études de
droit pour se consacrer à la peinture et l'année suivante,
il s'installe à Paris. Après avoir été admis
à l'école des Beaux-Arts, il fréquente l'atelier
de Gustave Moreau (1895). Il y rencontre Georges Rouault, Albert Marquet
et visite les expositions de Jean-Baptiste Camille Corot et de Paul Cézanne.
En 1896, Matisse expose pour la première
fois au "Salon des Cent" et au Salon de la Société
Nationale des Beaux-Arts dont il devient membre associé sur proposition
de Pierre Puvis de Chavannes. Cette fonction lui permet notamment d'exposer
sans passer par un jury. Il passe l'été à Belle-Île-en-Mer
et rencontre l'australien John Russel qui l'introduit auprès
de Auguste Rodin et Camille Pissarro. Il commence à s'intéresser
à la peinture impressionniste qu'il découvre en 1897 au
musée du Luxembourg.
En 1894 naît sa fille Marguerite (d'un
modèle nommé Caroline Joblau). En 1898, il épouse
Amélie Pareyre avec qui il aura deux enfants : Jean en 1899 et
Pierre en 1900. Il passe une semaine à Londres où, sur
les conseils de Pissarro, il découvre la peinture de Joseph Mallord
William Turner. En séjour à Ajaccio puis à Toulouse
il expérimente la méthode de Turner. À partir de
1900, Matisse travaille à l'Académie de la Grande Chaumière
sous la direction d'Antoine Bourdelle et fréquente également
l'atelier d'Eugène Carrière. Il y fait la connaissance
d'André Derain et de Jean Puy. Derain lui présente Maurice
de Vlaminck. Il expose au Salon des Indépendants (1901) et participe
à la première édition du Salon d'automne (1903).
Il expose en 1904 chez Ambroise Vollard.
Au début de 1905, il présente
une importante exposition particulière chez Bernheim-Jeune et
participe au Salon des Indépendants. Au Salon d'automne de 1905,
l'accrochage des uvres de Matisse, Albert Marquet, Vlaminck, Derain
et Kees Van Dongen provoque un scandale par leurs couleurs pures et
violentes posées en aplat. À la vue de ces tableaux regroupés
dans une même salle, le critique Louis Vauxcelles compare l'endroit
à une « cage aux fauves ». L'appellation de "fauve"
est aussitôt adoptée et revendiquée par les peintres
eux-mêmes. Cette période marque également la reconnaissance
de son travail, lui permettant enfin une relative aisance matérielle.
Matisse devient le chef de file du fauvisme.
Il entreprend de nombreux voyages qui seront
autant de sources d'inspiration : Algérie, Italie, Allemagne,
Maroc, Russie, États-Unis et Tahiti.
En 1908, Matisse ouvre une académie
libre (au couvent des Oiseaux, puis à l'hôtel de Biron)
où se pressent les étudiants étrangers. L'académie
ferme en 1911.
Entre 1908 et 1912, ses uvres sont exposées
à Moscou, Berlin, Munich et Londres. En 1913, Matisse est exposé
à l'"Armory Show" de New York à côté
d'uvres de Marcel Duchamp et Francis Picabia, comme autant de
représentants de l'art le plus moderne qui soit.
Dès le déclenchement de la Première
Guerre mondiale, il quitte Collioure qu'il fréquentait régulièrement
depuis 1905. Après avoir passé une partie de l'hiver 1916-1917
à Nice, Matisse décide de rester plus longuement sur la
Côte d'Azur, qu'il considère comme un paradis, dont il
recherche la transcription dans ses toiles.
En 1919, il reçoit la commande d'Igor
Stravinski et Serge Diaghilev pour dessiner les costumes et les décors
du ballet « Le Chant du rossignol » présenté
à Londres.
En 1925, Matisse est nommé chevalier
de la Légion d'honneur. À New York, on organise en une
rétrospective (1927). Après un séjour aux États-Unis,
il revient à Paris pour la mise en place de « La Danse
» à Merion, pour la Fondation Barnes en 1933. Il travaille
à l'illustration du roman de James Joyce « Ulysse »
et aux décors et aux costumes de « Rouge et noir »
pour les Ballets russes de Monte-Carlo (1934-1938).
En 1941, atteint d'un cancer, il est hospitalisé
à la clinique du Parc de Lyon. Ses médecins lui donnent
six mois à vivre. S'il ne peut plus voyager, il utilise alors
les étoffes ramenées de ses voyages pour habiller ses
modèles originaires du monde entier. Son infirmière, Monique
Bourgeois accepte d'être son modèle. Matisse utilise la
technique des gouaches découpées et commence la série
« Jazz ».
Il s'installe à Vence et renoue avec
le dessinateur et écrivain André Rouveyre, connu à
l'atelier de Gustave Moreau, une amitié épistolaire assidue.
En 1944, Marguerite, ainsi que sa mère,
sont arrêtées par la Gestapo, pour fait de résistance.
Marguerite reste six mois, en prison, tandis que sa mère parvient
à s'enfuir du train qui l'emmène dans un camp. Elle se
réfugie dans la forêt vosgienne.
En 1945, une grande rétrospective est
organisée au Salon d'Automne. Il réalise les cartons de
tapisserie « Polynésie, le Ciel » et « Polynésie,
la Mer » (1946) et commence à travailler à partir
de 1949 au décor de la chapelle du Rosaire de Vence. En 1952
a lieu l'inauguration du musée Matisse du Cateau-Cambrésis,
sa ville natale.
Il réalise la gouache découpée
« La Tristesse du roi », tableau « plus proche même
de la peinture classique que Matisse ne l'a jamais été...,
son dernier autoportrait..., le portrait d'un vieillard. »Son
fils, Pierre Matisse fut un important et influent marchand d'art installé
au Fuller Building de New York.
|