les peintres de fleurs
Peindre des fleurs c'est mettre en
forme la poésie disent les japonais
Avant de procèder à une analyse détaillée des techniques employés par ces deux maîtres pour les réaliser faisons un bref retour sur l'histoire de la peinture des fleurs ; Histoire de La peintures des fleurs en Chine C'est en Chine que l'on voit apparaître, au Xe siècle, la peinture de paysages dans lesquels les plantes sont traitées avec un réalisme saisissant. On sait que l'Extrême-Orient ne devait plus oublier, jusqu'à nos jours, cette source d'inspiration esthétique qu'il traite avec une magistrale originalité. Le Peintre des fleurs :Yun Shoupin(1633-1690) Yun Shoupin renouvelle la peinture de fleurs en rejetant les recettes de ses prédécesseurs. Surtout, il n'apprécie pas l'art de ses homologues de la dynastie précédente, Chen Shun (1483-1544) et Lü Ji (1495-1544), dont il dit : < Ils paraissent avoir pensé que l'art consiste à altérer la nature. moi, à l'inverse, je crois que c'est seulement en poussant la représentation réaliste jusqu'à ses ultimes limites que l'on peut transmettre l'essence d'une fleur.> Il prit pour modèles les peintres Song, en premier lieu Xu Zhongsi (XIe siècle), le descendant de Xu Xi, l'un des pères de la peinture de "fleurs et oiseaux" sous les Cinq dynasties.
en Europe la Renaissance italienne, d'une part, la tradition naturaliste particulière aux Écoles des Flandres et du Nord, d'autre part, feront alors de la peinture de fleurs un genre presque autonome qui transpose avec bonheur l'art très ancien des bouquets. Ces nouvelles tendances devaient, comme on le sait, s'étendre aux métiers d'art en général, et, avec des péripéties diverses, en féconder l'inspiration jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, Giovanni da Udine (1489 -1561) premier grand peintre "moderne" de natures mortes. Son uvre de décorateur doit son originalité, sa qualité, à une invention inépuisable, à un sens du rythme architectural qui lui fait éviter toute surcharge ornementale, et aussi à un don d'observation (de la nature, des animaux, des plantes) qu'il a cultivé dès son enfance et qui fait de lui un peintre de nature morte. On ne connaît plus malheureusement son uvre en ce domaine que par une bonne copie du XVIIIe siècle, d'après un tableau daté de 1538 et représentant un citronnier chargé de fruits, dans un pot. Mais certains détails de ses compositions décoratives suffisent à montrer qu'il fut un grand peintre de fleurs et de fruits
"Les oiseaux [...] perchés sur des fleurs, sur des épis de maïs, de millet ou de blé, même sur des légumes ou des fruits, les poissons [...] les animaux qui vivent dans l'eau et les monstres marins [...] les fleurs de toutes les espèces et de toutes les couleurs que produit la nature dans toutes les parties du monde et en toutes saisons" (Vasari) font de Giovanni le spécialiste reconnu des "grotesques L'art des bouquets des peintres hollandais et flamands L'art des bouquets, , qui, à l'occasion se conjugue avec les motifs de la "table servie", connaît un essor parallèle: les principaux représentants en sont le Hollandais A. Bosschaert l'Aîné, qui place ses bouquets dans des niches ouvertes sur un fond de paysage. et le Flamand J. Brueghel de Velours, qui, en plus de ses qualités éminentes de peintre et de son intérêt pour le langage symbolique des fleurs - par quoi il se rattache à l'art religieux de la fin du Moyen Âge -, a le mérite d'avoir développé une formule déjà en place chez Hoefnagel mais promise
L'art des guirlandes et des couronnes de fleurs au XVII e siècle Connurent un grand succès, notamment celle de la guirlande entourant un sujet religieux ou un portrait (J. Van Kessel et D. Seghers en Flandres, Mario de' Fiori en Italie, J. de Arellano en Espagne, J. Davidsz de Heem en Hollande, J.-B. Blain de Fontenay en France.
au XIX-XX e siècle Les impressionnistes, avant tout peintres de plein air, ne dédaignent pas de s' adonner à l'art de la nature morte(Bazille, Caillebotte, Morisot, Monet, Renoir, J.-E. Blanche...), Vincent Van Gogh, Langage pictural à caractère expressionniste Ainsi dans Branche d'amandier en fleurs (1890,) tableau ci-dessous exposé, Vincent célèbre-t-il, la naissance d'un fils chez Théo, son frère.
Auparavant à son arrivée à Paris , en 1886, il avait étudié les tableaux de fleurs riches en matière de Monticelli, elle avait été l'occasion de puissants exercices de style japonisant technique de l'applat (Tournesols défleuris, 1887, musée Kröller-Müller, Otterlo) - voie déjà empruntée par Gauguin (Nature morte à la tête de cheval sculptée, 1886, coll. part.) Dans les différentes versions des Tournesols (Rijksmuseum V. Van Gogh, Amsterdam; National Gallery, Londres, etc.), où la "haute note jaune", si caractéristique de la production arlésienne, mobilise et embrase tout le champ du tableau
Odilon Redon couleur et inspiration Au début du XXe siècle, se manifeste, avec ses natures mortes aux fleurs d'un style détendu , ses évocations de figures mythologiques et ses paravents décoratifs. Au lieu de sujets étranges, ce sont désormais des coloris éblouisssants qui créent le climat envoûtant de ses uvres. Alors qu'il est âgé de près de soixante ans, une nouvelle période créatrice commence pour Redon. Il se tourne vers l'extérieur, voyage en Bretagne, sur la côte d'Azur, en Hollande, en Angleterre, en Suisse et en Italie, et participe aux expositions. Il recourt à la peinture et au pastel, et y déploie un sens admirable de l'orchestration chromatique. Dans son uvre graphique, il était parvenu à pénétrer dans le royaume caché de l'imaginaire, en se soumettant "aux lois secrètes qui, dit-il, m'ont poussé à créer, selon mes rêves, des choses dans lesquelles j'ai mis mon moi tout entier"; mais maintenant, sa peinture le conduit à maintenir la communication avec "les merveilles du monde visible". D'une toute autre veine, plus onirique, procède le symbolisme de ses nombreux Vases de fleurs
Matisse avait renversé cette convention en colorant le cerne prononcé de certains personnages. Cette fois, il s'agit de fondre ces deux pôles traditionnellement séparés: <<"Au lieu de dessiner le contour et d'y installer la couleur - l'un modifiant l'autre - je dessine directement dans la couleur, qui est d'autant plus mesurée qu'elle n'est pas transposée." Cette simplification, concluait le peintre, "garantit une précision dans la réunion des deux moyens qui ne font plus qu'un">>. Prolongeant un procédé de gravure de la ligne dans la couleur que certaines toiles permettent d'observer et qui rappelle les dernières uvres de Gustave Moreau, la découpe pénètre physiquement, et directement dans la masse colorée.
Pour Cézanne, la nature morte est un motif comme un autre, équivalent à un corps humain ou à une montagne, mais qui se prête particulièrement bien à des recherches sur l'espace, la géométrie des volumes, le rapport entre couleur et forme: "quand la couleur, dit-il, est à sa puissance, la forme est à sa plénitude" Ce serait toutefois une erreur de croire qu'à partir de Cézanne le choix des objets, si banals et peu sollicités pour leurs qualités esthétiques intrinsèques soient-ils, devient indifférent à l'artiste.
La touche, compacte et resserrée, disposée en vibrantes diagonales parallèles, acquiert une certaine autonomie par rapport aux objets représentés. Le coloris, plus éclatant et plus tranché, s'affranchit lui aussi du strict rendu réaliste: l'effet proprement plastique semble désormais primer. C'est au même moment qu'apparaissent, dans les natures mortes, les distorsions de l'espace qui ne peuvent, comme on le pensait à l'époque, relever, à ce stade du développement stylistique cézannien, de simples maladresses. Incomprises en leur temps, elles sont ensuite devenues comme l'atteste les chrysanthémes ci-dessus exposés l'un des traits caractéristiques de son génie, génie d'un peintre annonciateur ou initiateur du cubisme. Zoom sur Les fritillaires de Vincent Van Gogh et sur le vase de fleurs d' Auguste Renoir - Les " fritillaires" de vincent Van Gogh
Vincent Van Gogh exécute ce tableau dans un style japonisant obtenu par l'a-plat des fleurs . Cette technique de l'a-plat n'a plus seulement un pouvoir décoratif mais sert à donner au ton la plus grande force d'expression. La lumière venant de face les fleurs des fritillaires éclatent de couleurs vives sans être assombries par les ombres portées des autres fleurs (zoom1 et 2). Ce tableau a la légèreté d'une aquarelle; En effet, il laisse des jours autour des fleurs ( zoom 3) comme les aquarellistes le font allégeant ainsi le tableau réalisé dans l'épaisse matière de la peintureà l'huile. Le fond bleu est lui-même réalisé avec de nombreux points ajourés blancs. Le vase de roses et de glaieuls d'Auguste Renoir
Il se dégage de ce vase de fleurs une puissante vérité. Les roses aux teintes pales apparaissent luisantes et bien en chair. (zoom 2) . Le dégradé des couleurs donne du volume aux fleurs à l'opposé de la technique de l'a-plat.Il se dégage une sensualité qui ne surprendra pas l'oeil . renoir l'a exprimée dans ses célèbres nus. Pour traduire l'espace, auguste Renoir utilise les ombres portées. Le tableau obtient ainsi une plus grande puissance.. Auguste Renoir a le secret pour modeler avec délicatesse et sensualité la symphonie colorée des fleurs.
Tantôt la fleur se fane et la rosée demeure, mais la rosée disparait avant le soir.>> "Hojoki" de Kamo Chomei . Grace à Dieu les fleurs peintes restent. |