La maison de Delacroix
à Champrosay

Attiré dans la campagne proche de la forêt de Sénart par ses amis Villot qui y possèdent une maison, Eugène Delacroix est charmé par l'endroit et loue, en juin 1844, une maison à Champrosay. Ce petit village se situe à l'est de la forêt, en bordure de Seine, sur la commune de Draveil en Essonne, à quelques kilomètres de Paris.
Lorsqu'en 1858, la maison est mise en vente, Delacroix se résout à l'acheter. Atteint d'une laryngite chronique dont il mourra en 1863, l'air pur et le silence de la campagne lui font du bien. Parisien mondain sensible au charme des conversations raffinées, il éprouve également un grand besoin de solitude: la lecture, la méditation, les promenades, seul ou en compagnie de sa fidèle servante Jenny Le Guillou, sont nécessaires à l'expression de son talent . Il multiplie donc les séjours, plus ou moins longs, à Champrosay .

S'il lui arrive parfois d'être inactif et de rester dans son jardin, le plus souvent il sort dans la forêt et dessine, recherche des motifs, observe les ciels, les sous-bois, les lisières, les arbres et les fleurs. Ces observations enrichiront les oeuvres conçues à la fin de sa vie d'un cadre de nature poétisé par la lumière : d'où de magnifiques compositions comme La Lutte de Jacob avec l'Ange (Paris, église Saint-Sulpice), ou des évocations plus intimes comme les croquis du chêne prieur ou le jardin de sa maison à Champrosay, un pastel qui se trouve au musée Delacroix.A Champrosay, "j'aime mener une vie opposée à celle de Paris..." dit-il dans son Journal, "cette nature que je vois rarement me parle alors et me renouvelle" .