Edgar Hilaire Germain De Gas

1873 / 1917

"le maitre du contre-jour"

Sa maladie oculaire Grave

Aucun art n'est aussi peu spontané que le mien. Ce que je fais est le résultat de la réflexion et de l'étude des grand maîtres; de l'inspiration, la spontanéité, le tempérament, je ne sais rien.. ” Degas.

Edgar Degas (1834 - 1917) souffrait d'une maladie oculaire grave qui le conduisait vers la cécité. Les signes sont devenus importants vers l'année 1870. Nous n'avons pas de certitude sur l'affection qui perturba sa peinture et on ne peut faire que des suppositions.

Début de son affection
Il attribua la mauvaise vue à la période militaire qu'il fit, mais c'est surtout après 1870 qu'il fut gêné par la luminosité et le soleil. On retrouvera donc surtout une peinture d'intérieurs comme cette toile "Absinthe" ou bien ces danseuses et très peu d'extérieurs, contrairement à beaucoup d'impressionistes. Même lors de son voyage en Louisiane en 1873 il ne sortit pas et se contenta de peindre des portraits, à l'abri de la lumière vive. On visite encore aujourd'hui sa demeure.

Il rencontra sa belle soeur Estelle Musson de Gas avec qui il se lia d'amitié, et qui présentait elle aussi une maladie oculaire qui lui fit perdre la vision de l'oeil gauche à 25 ans et celle de l'oeil droit à 32. Elle devint aveugle.

A son retour il sentit encore plus son handicap et écrivit à son ami Tissot qu'il allait rester dans les rangs des infirmes avant de passer dans les rangs des aveugles.

Aggravation de la maladie
Entre 1880 et 1890 la vision baissa encore et se caractérisa par une impossibilité de voir ce qu'il fixait, il ne percevait que la périphérie de la scène. Ce trou noir devant ces yeux appelé un scotome (du grec skia- ombre) ne fit que s'accentuer. La perte de la vision colorée ne fit qu'aggraver les choses. Ceci expliqua les couleurs violentes qu'il utilisa dans ses peintures tardives.

Il fut soigné par différents ophtalmologistes dont Edmond Landolt qui s'occupa aussi de l'impressioniste américaine Mary Cassatt. L'utilisation de verres sténopéïques (du grec sténos-étroit) n'arrangea pas vraiment les choses et Degas trouva que c'était plutôt une contrainte.On peut voir ces différentes lunettes au musée d'Orsay à Paris. (verres teintés et verres sténopéïques).

A cette époque un ophtalmo célèbre du nom de Liebreich publia en Angleterre et en France un article: “Turner and Mulready - on the effect of certain faults of vision on painting, with especial reference to their works.”

On ne sait trop quelle était l'affection de Degas. Il garda une certaine vision périphérique; en cas de cécité totale de l'oeil droit on aurait assisté à une déviation de l'oeil, ce qui ne se voit pas sur les photographies que l'on possède.

On hésite entre une affection rétinienne et une maladie de la cornée; il y a peu d'éléments qui permettent de préciser cela.

Il s'adapta à sa pathologie et continua de peindre en modifiant son art en fonction de sa vision; cet artiste complet qui étudia la peinture, la sculpture et la photographie nous laisse ainsi de nombreuses oeuvres qui témoignent toujours de la qualité de son art.