Jean Désiré
Gustave Courbet Au Musée Fabre de Montpellier |
Bonjour Monsieur Courbet !
Qui parle? Ce n'est pas le cocher stupéfait,
ce n'est pas le mécène rêveur, ce n'est pas Courbet
représenté. Apprécions la mise en scène:
un plateau, une scène, un chemin, la lumière sur le front
du mécène comme si elle jaillissait de la contemplation
de l'artiste. Une nature sèche qui n'enlève rien à
la gloire de l'artiste mais la fait mieux apparaître. Une seule
ombre portée, celle de Courbet comme pour le grandir un peu plus
dans ce milieu où tout personnage est restreint, réduit
à lui même: Nul doute que les deux personnages qui lui font face ne reflètent la manière propre au peintre de les apercevoir. Il y a le plus grand par la nature, mais pourtant le plus humble, le plus humilié, le valet stupéfait qu'il est par l'image du peintre. Il appartient à ce peuple, à ce prosaïsme dont Courbet était friand. Le mécène, plus petit, semble étrangement perdu dans un rêve: que peut-il attendre de Courbet sinon cette représentation qui le rendra immortel? L'attitude du peintre sur la toile fait éclater la supériorité du génie et l'amateur croit saisir un sens et une morale: ce qui compte ce n'est pas d'avoir mais d'être. Joseph Llapasset |
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