Pierre Auguste Renoir

1841 / 1919

Periode Nacree

La période "nacrée"

Critiqué, mal compris, Renoir va peu à peu sortir de la période "sèche". Sans revenir à un coup de pinceau purement impressionniste, il va infléchir le trait, abandonner la rigueur tout en conservant le modelé de ses sujets.

Délicatesse, forme, couleur, lumière et volupté sont les maîtres mots de cette période "nacrée".

A partir de 1889, Renoir doit éviter le froid car des crises de rhumatismes le font énormément souffrir et même si la beauté et la gaieté ont toujours dominé son œuvre, c'est malade et affaibli qu'il continue sa vie.

En 1890, il épouse Aline.

En 1892, Paul Durand-Ruel organise une exposition particulière de 110 toiles. C'est un triomphe, la reconnaissance pleine et unanime du public et de l'Etat français qui, pour la première fois, se porte acquéreur d'une toile de Renoir,

 

"Jeunes Filles au piano", destinée au musée du Luxembourg.

En 1894, Gustave Caillebotte, peintre célèbre, l'ami de toujours, le mécène des débuts, meurt en le désignant exécuteur testamentaire. Il laisse une collection fabuleuse de toiles "impressionnistes" composée entre autres de Renoir, Monet, Pissarro, Sisley .

Renoir doit batailler ferme pour que l'Etat français accepte quelques toiles dans ses musées. Trois années durant, il s'acharnera à faire entendre raison aux membres de la commission de décision. Grâce à lui, en 1897, trente-huit toiles sur soixante-dix léguées intégreront les collections nationales -dont "Le bal du moulin de la Galette"- et resteront en France.

En septembre 1894, naît le second fils de Renoir, Jean, qui deviendra un metteur en scène célèbre.


Gabrielle Renard, cousine d'Aline est engagée comme bonne d'enfants.
Elle deviendra bientôt le modèle préféré de Renoir.


Elle posera dans de nombreuses toiles, seule ou en compagnie de la famille Renoir.

Renoir s'était souvent rendu à Essoyes, dans l'Aube, le village natal de sa femme. Il y avait passé plusieurs étés avec sa famille. Il y achète une maison en 1895.

En 1900, il est au sommet de sa gloire, célèbre jusqu'à l'étranger où de nombreuses expositions de ses oeuvres sont organisées. Il est fait chevalier de la Légion d'honneur.

La maladie s'aggrave ; de fortes crises de rhumatismes déforment ses bras et ses mains, sa vue s'affaiblit. Il doit passer tous les hivers près de la Méditerranée et suivre de nombreuses cures thermales. Mais malgré ses souffrances, il reste fidèle à son chevalet.

L'année 1901, c'est le grand bonheur. La naissance, à Essoyes, de son dernier fils, Claude, surnommé "Coco". Toute sa joie éclate dans sa peinture. Emerveillé par ce fils tardif, il peindra Claude à maintes reprises.

 

Il le peint notamment dans les bras de sa jeune nourrice, Renée Jolivet, fille de la sage-femme d' Essoyes qui avait assisté Mme Renoir lors de sa naissance le 4 août
1901.

 


Tout comme Gabrielle, Renée deviendra modèle de Pierre-Auguste Renoir.

Auguste Renoir est maintenant reconnu et apprécié. Au salon d'automne de 1904, une salle entière lui est consacrée. En 1905 il en sera le Président d'honneur et il peint, peint encore, dans la douleur mais avec bonheur.

En 1907, il achète le "domaine des Collettes" à Cagnes, ville qu'il aime particulièrement depuis longtemps. Il y passera chaque hiver jusqu'à la fin de sa vie, séjournant l'été à Essoyes.

 

Les ventes s'enchaînent, les prix s'enflamment. De grands collectionneurs américains comme Martin A. Ryerson, l'un des fondateurs de l'Art Institute de Chicago, achète "Renoir".

En 1911, il est nommé officier de la légion d'honneur mais les honneurs ne l'intéressent guère.

Paralysé, cloué dans un fauteuil roulant, les mains déformées, jamais il ne perdra le goût de peindre. Les paysages méditerranéens, les gens qu'il aime, les nus féminins, seront ses sujets préférés en cette fin de vie.

La guerre n'épargne pas la famille Renoir. Pierre et Jean sont mobilisés en 1914. Pierre est blessé, Aline se rend à son chevet. Jean est à son tour grièvement blessé. Aline accourt près de lui. Ses deux fils hors de danger, elle revient auprès de son mari pour qui elle se dévoue sans compter depuis que la maladie le ronge. Aline, la radieuse jeune femme des canotiers, la mère attentionnée, la femme de Renoir, est fatiguée. Souffrant de diabète, elle meurt à Nice le 27 juin 1915 à cinquante-six ans.

Renoir s' acharne à peindre pour oublier son chagrin, ne vit plus que par le travail toujours plus fleuri, plus coloré, peignant des baigneuses plus rondes que jamais, des femmes rondes et charnues, colorées et ensoleillées comme des fruits.

Reconnaissance suprême, il est promu Commandeur de la légion d'honneur en février 1919. Sa toile "Madame Georges Charpentier et ses enfants" est exposée au Louvre. Il se rend à Paris. Il veut revoir la toile du passé, riche de souvenirs d'une époque difficile pour les impressionnistes. Il visite le musée où il est reçu "comme un pape de la peinture" et sort heureux de sa visite.

De retour à Cagnes, il entreprend une nature morte, mais la maladie l'emporte.


Il meurt au matin du 3 décembre 1919 à soixante-dix-huit ans.
Il repose au cimetière d' Essoyes avec deux de ses fils, Pierre et Jean.

Aline est derrière lui avec sa mère, son fils Claude et son petit-fils Claude (fils de Pierre).


Son œuvre est immense et magnifique. Elle témoigne de ses recherches, de ses doutes mais surtout et avant tout, de son plaisir et sa soif de peindre.

Délicatesse, Volupté et couleur des tableaux "nacrés"