Blaise CENDRARS
(1887-1961)
Blaise Cendrars a
La Chaux-de-Fonds
Né à La Chaux-de-Fonds le 27 septembre 1887 sous le nom de Frédéric-Louis Sauser, il décède à Paris le 21 janvier 1961. A 24 ans, il abandonne son passé et écrit désormais sous le pseudonyme de Blaise Cendrars. Le poète de la modernité signe avec le poème Les Pâques sa vocation : vivre pour écrire qui préfigure d'une uvre littéraire de référence pour la nouvelle génération.
Cendrars, le bourlingueur, fut toujours en route, depuis son enfance jusqu'à la fin de sa vie. Il a traversé l'univers, voyagé sous toutes les latitudes et exercé les métiers les plus divers, toujours en quête de nouveaux horizons, de nouvelles aspirations. Souvent démuni sur le plan financier, mais finalement libre et indépendant, il manifeste une prodigieuse curiosité pour la peinture, l'écriture, la sculpture, la musique et une vitalité hors du commun qui le conduira de sa ville natale, notamment vers Naples, Neuchâtel, Saint-Pétersbourg, Berne, New York, Paris, Bruxelles, Tremblay-sur-Mauldre, Sao Paulo, Aix-en-Provence, Villefranche-sur-Mer. Au terme d'une scolarité à ses yeux contraignante, Frédéric-Louis Sauser part à Saint-Pétersbourg. A l'issue de ce séjour, il écrira son premier texte poétique La Légende de Novgorod qui marque le début de sa carrière future d'écrivain. En 1908, Freddy Sauser s'inscrit à l'Université de Berne. Il y rencontre Féla Poznanska, juive polonaise, qui sera sa compagne de l'avant-guerre, puis sa femme et la mère de ses trois enfants. A son retour de New York en 1912, il s'installe à Paris. Il fréquente La Ruche à Montparnasse et se lie d'amitié avec le poète Apollinaire, les peintres Léger, Chagall, Braque, Modigliani, Picasso, Soutine. Il en profite pour faire connaître son génie dans le milieu littéraire et artistique ambiant. Quelques mois après la publication des Pâques, qu'il signe sous son pseudonyme de Blaise Cendrars, il édite La Prose du Transsibérien et de la Petite Jehanne de France, "premier livre simultané" créé en collaboration avec la peintre impressionniste Sonia Delaunay. Cet ouvrage extraordinaire occupe une place capitale dans le monde du livre moderne. Lorsque la guerre éclate, il s'engage dans la légion étrangère. Et il perd sa main droite. Mais Cendrars repart, "de la main gauche". De 1918 à 1925 il exerce divers métiers qui ne le détournent pas de sa vocation première d'écriture. Tour à tour éditeur, il dirige les Editions de la Sirène qui publient quelques ouvrages extraordinaires sur le plan bibliophilique, en particulier La fin du monde filmée par l'ange Notre-Dame, puis cinéaste avec Abel Gance, enfin scénariste et critique d'art. Il publie successivement chez Grasset deux romans majeurs L'Or, en 1925 qui raconte la merveilleuse histoire du général Johann August Suter, puis Moravagine en 1926. Entre
1928 et 1940, période entrecoupée de nombreux voyages
au Brésil, il se passionne pour le journalisme d'investigation
et écrit, en particulier pour le journal Paris-Soir, une
série de reportages. A partir de 1945 Cendrars écrit avec abondance et découvre une écriture nouvelle qui devient l'une des références majeures de la nouvelle génération. Il publie aux éditions Denoël sa fameuse trilogie soit L'homme foudroyé (1945), La Main coupée (1946), Bourlinguer (1948). Ces trois uvres, indissociables, mêlent savamment l'autobiographie, les mémoires, les nouvelles, les faits historiques, les récits d'aventure, les poèmes en prose. En 1949, Cendrars et Raymone Duchâteau, actrice rencontrée en 1917, se marient à Sigriswil, commune bernoise d'origine de l'écrivain. La même année, il termine une uvre majeure Le Lotissement du ciel qui constitue le dernier volume des Mémoires dites autobiographiques et La Banlieue de Paris, remarquable ouvrage réalisé en collaboration avec le photographe Robert Doineau. Dès 1956, malgré une hémiplégie qui lui paralyse le côté gauche et sa main unique, Cendrars trouve encore la force de publier le dernier livre préparé Trop c'est trop qui est un recueil de nouvelles et d'articles. "Ni le nom, ni l'oeuvre de Blaise Cendrars ne seront ignorés : ils sont distraitement reconnus" écrira André Malraux en 1950 qui lui remettra, le 17 janvier 1961, en tant que Ministre de la Culture, le Grand Prix littéraire de la Ville de Paris.
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