Jean Pierre Clauzel

ANNEE 1998

Premiere lecture ( 2eme partie )


ANNEE 1998

Première lecture ( 2ème partie )

Ce sera bientôt un village désert, et dévasté par une épidémie .On ne peut pas dire qui en est responsable .Seulement qu’on la connaît, qu’on a les remèdes, mais on ne les utilisera jamais .

L’enjeu du néo-culturel est et sera toujours plus performant, parce que l’illettrisme est un monde plus facile à vivre que tout autre .

Ce « tout autre » ne parviendra jamais à la surface, parce qu’il lui en faut les moyens .Et ces moyens là, on ne les a pas .

Vous direz sortir du monde dans lequel vous êtes …Je vous dirai d’ouvrir les yeux …

Ce dont je suis moins sûr, c’est de moi .Il y a des mots que j’aime, et que j’aimerais employer .Pas de mots comme « universalité », « composition orchestrale », ou « étrange » auquel je préfère l’anglais…Non, plutôt des mots qui me permettraient de dire :

« Dans cette lueur j’aperçois l’image d’un regard enlevé à lui---même, par une destinée, qui le touche, et vient à lui, par moments . »

Idiot n’est-ce pas ? Idiot d’être attaché ainsi, ballotté par ce navire tout le jour durant…

En hommage à Lewis Carrol, Jack London appellera son nouveau bateau, « Le snark », quittant San Fransisco pour Honolulu, puis s’en ira vers « la pure sauvagerie » dans les îles, pour finir en Australie. On le retrouvera au bout de ce chemin avec un ranch californien.

« Je tiens Dos Passos pour le plus grand écrivain de notre temps » (J.P.Sartre)… Né au bord du lac Michigan en 1886, il sortira « La grosse galette » en 1936…Aujourd’hui sa fille, Lucy, dit :

« A 12 ans son père lui a fait coupé un smoking… Il était très proche de sa mère. J’aurai aimé le voir descendre le Potomak » (en smoking ?)

On le surnommait : le Comodor…Etudiant à Harward, la guerre allait le transformer(à Verdun)…A Paris, il étudie à la Sorbonne, et il est très proche de Léger…Sa fille dira qu’il a toujours ce petit tableau de lui à ses côtés…La rentrée à New York lui fait grande impression : « Histoire de Jo et Charlie ».

Samy Frey récite son texte : « Je me souviens… » sur une bicyclette…Ca a l’apparence du vécu, ou plutôt de plusieurs. Ca peut aller des Beatles à Becket, en passant par sa première grenadine ou sa première ardoise ou son premier baiser, et ça dure une heure. Ca s’appelle du théâtre et ce ne peut qu’en être, puisque c’est un monologue.

Quand je pense à la notion de plaisir, je lui rattache automatiquement celle de créer .Je voudrais bien l’élargir, mais je crois que ce soir, cela ne pourra être le cas :

Créer vous engage .Créer fait appel au quotidien .Créer produit quelque chose, qui n’est pas à vous, mais qui se présente ainsi, et qui n’est autre que vous .

Cela ne se démontre pas .Cela existe ou n’existe pas .La création et l’existence sont liés .
Toucher en un mot à qui que ce soit :

Il vous le dira… Mais aussitôt dit, il sera incapable de le reconnaître, comme si l’existence se réduisait aux moyens d’exister !

Quant à son intelligence, il suffit de lui étendre cet ensemble de questions et de réponses, pour appréhender son existence …Le fait est qu’aujourd’hui, elle se soit dissoute, et étendue à travers tellement de domaine, que l’on a perdu un peu en qualité, mais surtout pas en tant que moyen d’expression.

Que serait-elle, et que devient-elle, si elle ne s’exprime pas ?Elle reste enfouie dans nos esprits, et nous oublions qu’elle est là. C’est valable pour tous .Et, pour toutes choses …Toutes ces choses qui la concernent, qui l’éveillent, et qui la suscitent.

Elle est en elle(s) .Mais attention !Si elle s’y rattache, elle ne parviendra pas à les rassembler, toutes en un seul et même concept, comme on veut bien le faire croire .Et si l’on veut mieux comprendre, je dirai que l’On peut y accéder, mais non se l’approprier.

La femme est irrémédiablement et irréversiblement, blessée. Le soldat, au moment de partir avec elle, écrira devant son miroir : « I changed my minds, Good Luck. »

« Avènement du président ». Ce sont les dires d’une information, que j’entends vers 23 heures, et que je ne vérifierai pas, car de fait, il en va ainsi : confirmer celle-ci pour s’en assurer, tandis que je lis, en retrouvant mon propos sur l’humour de ce récit :

« J’ai pleuré Marie Stuart en déclamant les vers de Ronsard et de Du Bellay …La race des king-Charles emplit les rues comme autant de races disparues… »

Rester humain sans implication personnelle. Voilà un nouveau slogan d’Arte.

A propos du « nouveau » ?

On pourrait justement vous classer sur vos qualités …Ce n’est pas cela qui vous attirera de la sympathie .Si vous en avez la certitude, ne le croyez pas non plus, et intéressez vous à celles des autres, ou mieux à celles des choses …Elles sont invariables …Et si par hasard, vous voulez briller en société, parlez leur d’a-temporalité …

Il n’y a pas de recettes miracle, pour l’acquérir, l’Intelligence est fragile …

Pourquoi la tristesse d’un personnage assis dans un autobus me fait-elle penser à A.Nottomb ?

Ecrire ce que l’on veut, le jour même, et l’écrire un autre jour …La différence voit le jour

Par exemple, celle d’une maison dans la société chinoise qui a toujours le grenier sous son lit : C’était la première approche d’une construction par la paysannerie, pour protéger leurs cultures .

De là à faire un parallèle, il n’y a pas loin. Je vous en laisse maître.

En Septembre 39, près d’Oran, il fut mobilisé. « Mon père, après plusieurs arrestations et plusieurs cavales, a été condamné à la Libération pour des cambriolages . » Ainsi apprend-on que c’est pour sa fille, d’abord dans le maquisard, puis pour celle-ci, qu’il continua. Violette, sa femme, lui dira : « Roland emmène moi ». Et ils quittèrent sa famille…Il s’agit d’un auteur très connu, je ne vous donnerai pas son nom, pour le mystère…

« Elle avait ses snobismes narratifs »… L’expression est d’A.S.Byatt, à propos du tennis à la télé…On peut la reprendre, c’est du plus bel effet en société.

Un visage - Ressemblant …Un souvenir - Une ressemblance …Une vérité - L’in vrais semblable Un nom, non non pas celui d’un écrivain …Celui d’un titre, celui d’une œuvre :

« L’éloge de la fuite » de Léger.

« L’enlèvement d’Europe » et « Nature morte aux grenades »de Matisse.

« Autoportrait sur la glace « de Bonnard.

« A l’épreuve de la lumière » de Picasso.

Evident ? …Une de ces évidences, vous savez bien, celles que l’on nomme ainsi, parce qu’il n’y a plus rien à ajouter …Un peu, comme si je devais me taire. Ne m’interdisez pas de recommencer !

Les meilleurs paparazzis sont environ une vingtaine …Si si , on les a comptés !

23h35, même chaîne : nouvelle comparaison des obsèques de V.Hugo et de J.P.Sartre. Paroles de ce dernier sur son père, que l’on peut retrouver dans « Les Mots ». Le troisième ouvrage de son œuvre sera cité comme de contingence, il s’agit de « La Nausée », tandis que « Les lettres au castor » sont de référence, oui ou non. Toute une suite de propos suivront pour l’insulter, poliment bien sûr avec le thème « Des mains sales », par exemple.

La littérature devait selon lui défendre la cause du peuple, dans ses livres comme dans son journal. On en est bien loin. Autre temps autres mœurs.

Les temps modernes comme une épitaphe, on le voit comme défenseur de la paix, puis grâce à Mr Pontalis comme « une machine intellectuelle au travail », tandis que Nekrassov apparaîtra à droite de l’écran.

Nous remercierons tout de même Mr Rapp pour cette émission à titre posthume.

« J’ai eu le don du chagrin

Et je suis devenu poète »(Ibsen).

Ecrire, parce que si je ne le fais pas, c’est encore pire .Comme on disait autrefois : « De mal, en pis » …J’aurais dit : rien de pire …Triste expérience .Mais parce qu’elle est tellement et cruellement vôtre, et pour cette seule raison, qu’elle se dissout en vous même, elle vous porte à croire certaines choses …Comme si tout à coup, vous en étiez privés.

Vous rendez vous compte, que je suis en train de vous le démontrer.

Oui, je le disais. Oui, je n’ai rien fait d’autre. Rien écrit. Rien dit …Alors quoi ?

Penser …Et ça repart!

Colette écrit que les Rubens dégoûtent Claudine …Va-t-on dire, il en irait de même pour Colette !

Et de cette figure de proue, comme la nef de C.Collomb, pourfendant l’eau, et « elle », ma pointe de crayon, l’air du temps qui passe ? Vous croyez que c’est une comparaison ?

Epique ! …Terme venant du temps, où l’on qualifiait ainsi les guerres …

Mon souci constant étant de rester conscient des faits .S’il y a une anicroche, qui vient comme voilant ou masquant, quelque chose, qui pour l’instant reste pour moi présent, il y a cette présente absence …et ce présent absent qui devient tout à coup lourd, mais non pesant, de tout ce qui se passe à l’extérieur, et qui me laisse, face à cela, libre de ce seul moyen : Ecrire …
N’est-ce pas là quelque chose de caché ou qui est susceptible de l’être ?

Et comme indispensable ?

Un peu comme le D.H.E.A.qui améliore la vieillesse. Mais dans cette annonce, il n’est pas dit que les os, le cerveau, et la peau, doivent être, quant à cette influence, vérifiés suffisamment sérieusement, pour passer dans le marché pharmaceutique et avoir les subventions nécessaires à ces recherches. Et ce spécifiquement sur l’homme… Place aux jeunes que diable!

« La mémoire de vieux parents morts, qui se rattache mélancoliquement à la pensée de plusieurs jeunes filles, le faisait poète. » (Gérard de Nerval)

Ainsi, à force de jouer, je perdrais, ce que j’ai déjà constaté .

C’est alors que l’imagination s’empare de moi …

Et puis je vous le demande, pourquoi serait-on obligé de lire certains ouvrages, plutôt que d’autres ?Parce qu’ils ne sont que valeurs marchandes ? Ou bien parce que ce choix ne dépend que de vous. Pour arriver ainsi à cette notion délicate de Non Chose.

Exemplaire pour le moins …Néoréaliste en fait !

Etre pris en flagrant délit de politesse, paraîtra toujours la pire des impolitesses.

Déjà le lendemain …Et c’est valable pour hier …Imaginez un aujourd’hui qui commencerait par ces simples mots .Comme une première phrase, et une longue suite d’autres, qui oublie la précédente, et qui pour autant n’appartient qu’à vous.

N’est-ce pas cela un livre ? …

« Moi aussi, à partir d’aujourd’hui, je ne veux plus me souvenir de rien. »

(Dernière phrase de « Quartier perdu » de Patrick Modiano)

Est-ce que le rôle d’écrivain existe en cela même qu’il ne se contente pas de ce qu’il dit …

On n’écrit pas ce que l’on a envie, quand on le veut, mais quand on le sait .Le savoir écrire ne date pas d’aujourd’hui, parce que la souffrance dont elle dépend ne date pas d’hier non plus. C’est plus qu’un point de vue. Une précision utile.

L’actualité ?…L’auteur de « La rose de sable » (Montherlant),il la fuyait… Ne différa-t-il pas la publication de ce roman anticolonialiste en 1932.

Et quand je dis là, c’est encore trop… Même si cela m’apprend ce que je ne sais pas… Le manque est encore plus fort… Je voudrais que ce soit l’inverse… Mais c’est impossible…Les petits ruisseaux font les grandes rivières, comme les mots maux d’Arthur avec Antonin.

« Savoir » : toujours ce « savoir », qui revient, et qui vous revient cher lecteur …

Ne m’attendez donc pas ailleurs, chers diseurs ! …

Quel progrès ! Quel faillite que celle de ce pouvoir ! Pouvoir-Savoir, voilà votre récompense…Vous travaillez pour moi, avec au bout la garantie, en échange, de cette menue monnaie, qui vous rétribuera, non pas de quoi vivre( comme dans le tiers monde) mais de quoi travailler encore .Travaillez pour moi, pour cette plus-value, et je vous serai éternellement reconnaissant, de père en fils .

Aucune alternative, vous n’avez plus qu’à décider de votre sort par vous même dans les traces de ceux qui vous ont précédés, et alors ce sera seulement à partir de là, que vous n’aurez plus à le subir .Voilà bien le plus beau mensonge, dont on se satisfait, même pour les décideurs .

Vous n’avez pas à décider de vous même .On le fera pour vous .On créera un système selon vos besoins, à la demande …On a besoin de vous …Et vous de nous.

D’ailleurs si ce n’avait pas été le cas, il n’y aurait jamais eu ce long travail des uns sur les autres, et cette exploitation de la plus value qu’il représente, que Marx avait annoncée …Jamais il n’aurait cru que cela durât autant !…

Ai discuté de cela, de ce bonheur ! Mais je ne sais pas encore, si cela fut partagé …

« Tu as ta robe…tes cheveux…les bras fébriles de Vincent …

Son rire sonne clair, s’arrête dans l’espace. »

(Dernière phrase de « Bonheur »de Philippe Delerm)

En 5 ans, Cinq fois il se rendit en Europe, jusqu’à ce qu’ils partent ensemble. Elle vers Ostende, où elle retrouve ses parents, puis vers son mari qui l’appelait à Menton, où ils se retrouvèrent intacts…Puis ils rencontrèrent madame D, dont le mari était dans le sucre…Elle rêvait de se lier avec un ménage dont l’amitié ajouterait beaucoup à son prestige personnel.

Ce qui nous amène à « un Meneur » comme l’appelle Nabokov. Sorte de complément du Je, avec je le rappelle, cette notion que l’on retrouve par exemple dans « La méprise ». Notion qui s’appelle « L’intrigue », laquelle ne peut commencer qu’en en finissant tout de suite. C’est de ce « tout de suite », dont je parle ici.

Ai fini de regardé « Kika » d’Amoldovar. Cette deuxième perception a été différente, mais j’ai retrouvé mon inappétence à ce genre de film.

Mémoire d’un rêve : Qu’est-ce qui pourrait bien faire que je parle mathématique en présence de mon ancien professeur ? Le hasard ? Il est mathématique… L’inconscient ? Il l’est aussi… Vous alors…

Ne faites pas comme je l’ai écrit … souvent référence à l’abstrait, comme par exemple :

Voir la définition du verbe Nuer.

Et au su de tel ou tel auteur : « J’ai, ce matin, vu l’aube, se lever ».

Après tout, une phrase qui ressemble à une autre, quoi de plus simple !Essayez, vous verrez de quoi il retourne .Mais voilà quelque chose qui ressemble étrangement à cette autre. Et oui cette page que j’ai lu dans mon sommeil, à laquelle je rêvais …

Je rêvais que je lisais (ce que j’avais écrit ?).N’avais-je pas assez lu ?

Tiens, j’ai pensé à Modiano en lisant du Mauriac …

Qui m’aime me suive …

Ai vu ce matin le lac bleu.

Hier c’était le boulanger en robe de chambre.

Voilà bien des détails ! Il pourrait y en avoir davantage .Mais n’est-ce pas le propos justement de chaque détail, quand on le rapporte, de comporter certains défauts ?

Quelle étrange et merveilleuse coïncidence .Si vous n’aviez pas eu à me lire …Essayez la diagonale…Et en parallèle.

J’apprends ainsi à garder près de moi des auteurs pour étager mes lectures .A portée de mains. Presque malgré moi …

Les dernières paroles de Steinbeck furent à Hélène, qui lui glisse dans la main le papier, où il écrira la réponse à la question de savoir, quel avait été leur meilleur moment. Et ils répondirent tous les deux : « Somerset »

Avant hier j’ai fait un tableau.

Aujourd’hui je pense que les plantes florales sont plus fortes que les légumes.

Et demain ? Je retrouverai pour toutes ces raisons un Hemingway à la place, où je l’ai laissé.

Ajouter une dent à une fourchette, comme des guillemets, qui ne seraient pas les miens …

La remémoration peut atteindre des intensités différentes suivant leurs sujets.

Et si j’écrivais une page par jour ?

Il me faudrait autre chose .Une trame – Ce serait vite ennuyeux !

Qu’est-ce qui vous empêche de prendre un livre ?

Serait-il plus facile de cliquer sur votre télécommande ?

Erreurs :

Ne rien inscrire d’apparent. C’est dans cette non-apparence, qu’elle pourrait se réaliser …

Jamais je n’aurais pu finir les mots croisés d’hier, ne connaissant pas « L’Herminette », et aujourd’hui, c’est «L’Esperluette »…